Algérie

Ces ados qui peuplent les marchés



Tout le long de l'année et particulièrement en 2018 tout le monde a constaté le nombre impressionnant de ces jeunes adolescents, en principe scolarisés dans les marchés de la ville : El Graba, Halles centrales et ceux de la périphérie.Tous proposent la vente des sachets en plastiques. Le plus singulier c'est que beaucoup d'entre eux sont âgés entre quatorze et seize ans. Lorsqu'on leur demande pourquoi ils ne sont pas en classe, soit ils ne répondent pas et renoncent à vendre leur marchandise ou ils répliquent sèchement, avec un certain dépit «à quoi bon !».On sent alors toute la mesure du désintéressement d'une scolarisation censée assurer un avenir à cette frange de la population qui a préféré tourner le dos à l'école. Qui sont donc ces ados et d'où viennent-ils ' Sans verser dans les statistiques qui sont d'ailleurs inexistantes, il est évident que ces gamins des rues viennent des agglomérations avoisinantes et appartiennent à un milieu défavorisé.
Sachant que pour réussir aujourd'hui dans les écoles de la République, il faut appartenir à un milieu aisé car la scolarisation est devenue hors des bourses smicardes, un vrai produit de luxe avec les frais que celle-ci engage dans l'achat de livres et fournitures scolaires qui coûtent les yeux de la tête, sans oublier l'achat d'effets vestimentaires dont ces ados veulent acquérir pour ne pas être traités par leurs camarades de classe de bouseux. Mais ce qui assène le coup fatal à toute envie d'aller à l'école c'est cette nouvelle mode apparue ces deux et trois dernières années et qui s'est amplifiée exponentiellement.
Il s'agit du recours aux cours particuliers et dès les classes préparatoires. Un vrai scandale qui ne fait toujours pas réagir les autorités et qui crée la discrimination sociale. Peut-on tolérer que des enseignants d'ailleurs grassement payés se livrent à un racket pour s'offrir le luxe d'acheter un véhicule ou faire une «omra» ' Comment des parents qui arrivent péniblement à faire nourrir leurs enfants pourrontils exercer une pression sur leur progéniture en leur ordonnant d'aller en classe, sachant bien que leurs enfants ne feront finalement que de la figuration et qu'une catégorie d élèves auront toujours les meilleures notes et bénéficieront du maximum d'attention ' Jusqu' ici nous n'avons cité que des garçons. Et les filles dans ce cas de figure combien sont-elles à ne plus fréquenter l'école ' Cela nous ne le saurons jamais pour la simple raison qu'on ne les voit pas.


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