Algérie

Ces accessoires à perdre la vue Lunettes bon marché


Ces accessoires à perdre la vue                                    Lunettes bon marché
L'accessoire en ces temps devient presque nécessité, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le fait est là. Ces objets qui ne nous quittent plus et pour lesquels nous consacrons une partie de notre budget remplissent deux fonctions. D'abord une fonction d'utilité ; la montre sert à indiquer l'heure, le téléphone à communiquer, le lecteur MP3 à écouter de la musique, etc. Une deuxième fonction est venue se greffer à la première. Les téléphones portables prennent des formes de plus en plus étudiées par les fabricants, les montres deviennent d'un style aussi recherché et sophistiqué qu'un bijou, les miroirs prennent les initiales des grandes marques de haute couture et de prêt à porter... Bref, plus rien n'est laissé au hasard concernant l'accessoire que vous portez, qu'il soit le produit d'une grande marque ou de la contrefaçon, il est choisi avec soin. Le seul accessoire que nous n'avons pas encore évoqué reste facile à deviner, nous avons demandé à des étudiants à l'université Houari Boumediene (l'USTHB) de compléter la série : montre, portable et... ' Tous sans exception ont répondu « lunettes de soleil ». Cet objet qui fait partie du quotidien ne date pas du siècle dernier, mais du 18ème siècle, plus exactement en 1752. Cette date a vu apparaître les premières lunettes de soleil comme nous les connaissons aujourd'hui, grâce à un scientifique anglais nommé James AYSCOUGH. Il ne savait pas qu'il allait créer l'accessoire de mode le plus populaire et dans certains cas le plus cher de toute l'histoire. Il avait cependant la conviction que le vert et le bleu permettaient de soigner l'amétropie. Une maladie difficile à gérer à l'époque et que nous appelons simplement aujourd'hui « avoir un problème de vue ». Ce n'est qu'en 1936, que le scientifique Edwin Land créera le verre polarisant que nous connaissons aujourd'hui et grâce auquel on limite l'éblouissement de la lumière du soleil. Il suffit, aujourd'hui, de faire un tour dans les rues d'Alger ou de se diriger vers les marchés des quartiers populaires pour constater que les lunettes de soleil ont non seulement une fonction esthétique, mais ont presque perdu leur fonction de base : protéger l il des rayons du soleil, notamment des ultra violets. Le Dr S., médecin ophtalmologue dans la commune de Bab Ezzouar affirme que les lunettes bon marché sont « hyper dangereux », il explique que « tout le danger réside dans le fait qu'elles diminuent la lumière mais n'empêchent pas les UV ». Mais si ces produits sont aussi dangereux, comment expliquer l'engouement pour cet accessoire ' Boubaker, 21 ans et étudiant à la faculté de Bouzaréah pense que « leur prix est abordable, on peut les changer comme on veut et elles empêchent l'éblouissement par le soleil ». Une explication qui a poussé Dr S. à mettre tout cela sur le dos des services de contrôle de la qualité, en ajoutant que « les jeunes s'exposent à des dangers dont les effets n'apparaissent qu'à long terme... le réflexe biologique fait que la pupille se dilate avec l'absence ou la réduction de la lumière, des verres traités auraient pour mission de protéger l'intérieur de notre pupille des brûlures des UV, imaginez donc les dégâts que peuvent entrainer des lunettes de soleil contrefaites ! » Mlle R. F., opticienne à El Harrach, note que les jeunes ne peuvent pas tous se permettre des lunettes à verre traité « certains achètent des lunettes sur le marché et remplacent les verres... même avec les promotions que nous faisons durant l'année, les lunettes de soleil restent chères pour le citoyen moyen ». Ce n'est pas tout, des clients recherchent le produit le moins cher possible. En effet, Mehdi, 50 ans, n'achète plus ses lunettes chez l'opticien, il affirme avec assurance avoir « vu des opticiens mettre des lunettes bon marché dans leur vitrines et les vendre à des prix élevés ». Tandis que les lunettes à verre traité coûte 6 000 DA minimum, les lunettes bon marché varient entre 350 à 800 DA la paire. En attendant que les services de contrôle et de la qualité se manifestent, ces produits meublent les magasins et... les trottoirs.
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