Algérie

« Certains techniciens cravachent mais d'autres en recueillent les fruits »



« Certains techniciens cravachent mais d'autres en recueillent les fruits »
Slimane Belounis est « Monsieur boxe » à Boumerdès. Il est le fondateur de l'école du noble art au RCB, il est également entraîneur, éducateur et psychosociologue de tous les pugilistes qui ont fréquenté ou fréquentent actuellement sa salle. Il est le père spirituel de plusieurs champions dont il est à l'origine de leur éclosion pour en faire des champions. Même si l'homme reste humble et fidèle à ses principes, il n'en demeure pas moins que des choses qui symbolisent l'ingratitude lui ont fait mal durant son parcours qu'il nous raconte dans cet entretien.Voulez-vous nous résumez votre histoire avec la boxe 'Je suis un enfant de Boumerdès et ma passion pour la boxe a commencé en 1973 alors que j'avais 9 ans. Comme tout enfant, j'adorais beaucoup le football et je commençais à m'intéresser à la boxe grâce à un professeur de sport russe qui exerçait à Boumerdès dans le cadre de la coopération algéro-russe à cette époque-là. Ce professeur originaire d'Azerbaïdjan dont le prénom est Toufik m'a fait aimer la boxe grâce à sa façon de nous inculquer ses rudiments.J'ai pratiqué ce sport pendant plusieurs années en atteignant le niveau national avec le NAHD de 1979 à 1982 sous la houlette de aâmi Kaddour (Omar Aliane) avant de rejoindre le WA Rouiba avec Mohamed Hamtout comme coach. Sous les drapeaux, j'ai passé deux années à l'EMEPS (1982-1986). J'ai entamé ma carrière d'entraîneur en 1987 avec la création de la section boxe du RC Boumerdès jusqu'à ce jour. J'ai toujours exercé à la tête du RCB avec un passage dans le staff technique national comme entraîneur-adjoint de Aggoune. Vous avez beaucoup donné au sport en général et à la boxe en particulier, qu'avez-vous reçu en retour 'Vous savez, certains disent que tel ou tel sport est ingrat. Moi, je dirais plutôt que ce sont certaines gens qui sont ingrates. La boxe coule dans mes vaines et je me donne corps et âme pour inculquer avec sagesse, dignité et honneur tout mon vécu depuis presque trois décennies. Je suis responsable de la gestion des infrastructures sportives dans la commune de Boumerdès et en parallèle je forme des boxeurs. Hormis la reconnaissance, je n'attends rien de qui que ce soit. C'est là où se situe mon réconfort. On vous sent quelque peu déçu, voire frustré en évoquant ce point, n'est-ce pas 'Effectivement, sans citer de noms, certains que j'ai beaucoup aidés jusqu'à atteindre une notoriété internationale m'affichent non seulement leur ingratitude, mais font tout pour me nuire. Cela m'a fait très mal. Certains sont allés jusqu'à toucher à mon algérianité par un acte que je n'arrive toujours pas à comprendre. Et comment ça 'Dans le cadre de la standardisation internationale de nos diplômes, comme c'est le cas pour toutes les disciplines sportives, j'étais concerné avec un groupe d'entraîneurs algériens par un stage de formation ponctué par un examen pour l'obtention du diplôme 3 étoiles équivalent du 3 degré qui ouvre droit de driver la sélection nationale. Une fois en Italie en Sicile (lieu du stage), j'apprends qu'il y avait deux chefs de délégation de dix techniciens. Ils m'ont affirmé qu'ils étaient tous pris en charge par le Comité olympique algérien, j'étais donc le seul à avoir payé de sa propre poche les frais de la formation. Pourquoi, moi je ne suis pas algérien comme vous ' Leur ai-je dit. A voir tous les sacrifices que j'ai consentis pour la boxe et le pays pour former des athlètes pour les équipes nationales, je ne mérite pas d'être traité comme mes autres confrères algériens. Cela m'a vraiment vexé et j'ai songé jusqu'à me retirer définitivement. Dans le monde de la boxe algérienne que je connais parfaitement, certains cravachent très dur mais ce sont d'autres qui en recueillent les fruits. C'est bien dommage. Plusieurs de vos athlètes anciens et actuels qu'on a rencontrés ne cessent de louer votre mérite de les avoir aidés dans leur carrière sportive même de les avoir extirpés d'un milieu pas bien à fréquenter 'Certains athlètes sont ma fierté et je peux citer entre autres Rachid Tariket, Zouhir Bouhadi et Ahmed Amrouche. Ce sont de très charmants garçons qui m'ont écouté et suivi mes conseil et Dieu merci, ils ont réussi une carrière sportive exemplaire et sont aujourd'hui très stables sur le plan social. Leur reconnaissance est ma grande satisfaction.




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