Certains ne se sont présentés qu'une seule fois à l'hémicycle

Constat - En plus des débats ternes et morose s, les députés sortants se sont distingués aussi par un absentéisme criant.
En 2007, les Algériens ont élu leurs députés, et ils vont le faire à nouveau, en cette année 2012. Mais ils n'ont aucun moyen de contrôler leur travail parlementaire.
Bien que l'assiduité ne soit pas un critère de qualité, elle permet au moins de tester la conscience professionnelle de chaque député. Les votants leur ayant accordé leur confiance, le moindre des scrupules devrait être en effet d'honorer cette confiance en assistant, tout au moins, aux sessions des plénières.
Or, un pointage détenu par le secrétariat général de l'institution du boulevard Zirout Youcef et dont nous avons pris connaissance par le biais d'une source qui tient à garder l'anonymat, démontre que l'absentéisme fut, durant la précédente mandature, le sport favori des élus du peuple. Chaque session comporte cinq séances, à raison d'une séance par jour. Un député assidu devrait assister à toutes les sessions. En outre, chaque session comporte des séances de travail de 4 à 6 jours. Un député exemplaire aurait dû assister à une vingtaine de sessions parlementaires durant la défunte mandature.
u palmarès des assidus, ne figure aucun député, pas même le président de l'APN et les vice-présidents. Au classement, trente-deux députés réalisent un très noble score avec 22 absences (9 FLN, 8 RND, 2 MSP, 1 PT et 2 indépendants). A l'opposé, les champions de l'absentéisme sont au nombre de 52 députés, lesquels n'ont mis les pieds au Parlement qu'une seule fois. 74 députés n'ont occupé leur siège que 13 fois en cinq années. Ils sont en majorité, des élus de l'alliance présidentielle. Les votes par procuration sont «monnaie courante» dans les habitudes des députés, nous dit notre source. Toutefois, notre interlocuteur explique que les votes par procuration sont aussi l'apanage des députés de l'alliance présidentielle «qui ne se présentent qu'à l'ouverture de la session pour disparaitre ensuite en donnant procuration à un élu relevant de son parti politique», ajoute notre source qui s'interroge sur le pourquoi et le comment il n'est pas fait application du règlement intérieur à l'encontre de ceux qui s'absentent à plusieurs sessions. «Contrairement aux travailleurs qui s'absentent de leur travail et qui se retrouvent avec des ponctions sur le salaire, les députés sont exempts de cette contrainte pourtant règlementaire». Est-ce trop espérer qu'avec la nouvelle assemblée, les «mauvais» élèves qui s'accrochent encore viennent à s'amender et que les nouveaux venus ne prennent pas exemple sur certains de leurs aînés ' Une question monte automatiquement à la surface.
Elle est d'une extrême importance. «Un député serait-il un intouchable ' Percevant un salaire important, sa fiche de paie n'est en aucun cas modifiée même en cas d'absence sans motif. Au contraire, elle comporte certains avantages et primes qui ont l'air d'être des primes' d'absence», nous dit notre source au parlement.