Dans un entretien qu'il nous a accordé, le secrétaire général du Centre d'Etude et de Recherche sur le Monde Arabe Contemporain (CERMAC), M. Mustapha Moufok, a tenu à décortiquer le conflit en Syrie et ses répercussions sur la région.
** Le régime en Syrie était-il obligé d'accepter l'initiative arabe pour mettre fin à l'effusion du sang '
Depuis le début des évènements tragiques en Syrie, le régime en place fut toujours convaincu que les revendications populaires constituaient un droit légitime et qu'elles sont issues des erreurs commises par la passé, que ce soit par l'Etat ou bien par le parti au pouvoir. Du moins cela est souvent répété par le président syrien dans ses discours. Les évènements se sont tellement accélérés en Syrie que l'intervention de l'armée a été obligatoire pour ramener le calme. En dépit des différentes tentatives d'apaisement, le régime s'est retrouvé dans l'incapacité de stabiliser le pays, notamment avec l'apparition des éléments armés, qui ont multiplié les actes de représailles. Ce qui a aggravé la situation ce sont les appels à l'intervention étrangère, émanant des opposants installés à l'étranger. Sachant que cette dernière option est la plus désastreuse pour le pays. Mais il semble que la décision a été déjà prise par Israël, en concertation avec certains pays européens, visant à exacerber les conflits dans la région arabe, en vue d'aboutir à une nouvelle carte de la région, qui correspondrait avec les intérêts géostratégiques de l'Occident et d'Israël. Bien que les objectifs de l'initiative arabe donnent l'impression qu'ils sont humanitaires, les tentatives de certains pays arabes d'isoler la Syrie sont loin d'être ignorés. Face à cette situation, le régime syrien a été obligé d'accepter ladite initiative afin de mettre fin à l'effusion du sang des syriens et de saper les plans étrangers.
** Le régime syrien peut-il résister davantage après tant de répression et de violence '
Ce qui va déterminer si le régime syrien restera ou pas ce ne sont pas les manifestations. Certaines grandes villes ont apporté leur soutien au régime d'Al Assad. Le rôle des médias soutenant l'opposition et les images truquées démontrent que les forces de l'opposition ont plus de poids. Le meilleur moyen pour sortir le pays de cette crise c'est la tenue des élections.
** Si le régime n'a pas eu recours à la violence, l'opposition aura-t-elle réagi autrement '
Les manifestations, au début, n'ont pas été réprimées. C'est après la multiplication des interventions étrangères, la violence et les appels sectaires émanant de certains courants islamistes dans certaines régions du pays et les différentes formes d'agression que le régime a été obligé d'avoir recours à la violence. Ce qui est certain c'est que le dialogue est le meilleur moyen de faire sortir le pays de cette crise.
** Comment prévoyez-vous l'issue du conflit en Syrie '
Il y a lieu de relever que certaines parties tentent d'avorter l'initiative arabe, dont des pays arabes et d'autres occidentaux, à l'exemple des Etats-Unis, qui considère le régime syrien comme étant une entrave pour la mise en 'uvre de ses plans dans la région. Par ailleurs, les mécanismes de la mise en 'uvre de l'initiative arabe restent flous. Même les positions des chefs de l'opposition sont contradictoires. Il y a des courants qui appellent pour la chute du régime, tandis que d'autres courants s'adhèrent au dialogue conformément aux conditions exigées par le régime.
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Posté Le : 08/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Khabar
Source : fr.elkhabar.com