Algérie

«Certaines actions ne sont pas visibles sur le terrain»



Président du PRD et neurologue en exercice, Assyr Taïbi revient sur les éléments positifs et négatifs de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.L'Expression: Le Premier ministre Benabderrahmane vient de présenter sa Déclaration de politique générale devant l'APN. Certains retards et manques sont motivés par les crises de Covid et la guerre en Ukraine. Qu'en pensez-vous'
Docteur Assyr Taïbi: Depuis l'élection de Monsieur Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République et les 54 engagements qu'il a portés durant sa campagne électorale pour une Algérie nouvelle, l'objectif politique esquissé consistait à apaiser le front social, d'une part, et de l'autre redonner l'espoir d'une vie meilleure aux Algériens. Malheureusement, cet élan a été freiné par la pandémie sanitaire de Covid-19 et la récession économique mondiale. Malgré cela, force est de constater que beaucoup d'efforts ont été déployés et, même que dans certains secteurs, on commence à voir le bout du tunnel. Toutefois, la détermination politique affichée et la réalité du terrain restent aux antipodes. Par conséquent, aux yeux des citoyens simples, ce sont les résultats palpables qui sont les meilleurs indices du bien-être, et qui comptent le plus pour eux. Je vous prends l'exemple du sujet sensible de la corruption que le Premier ministre a abordé dans sa Déclaration de politique générale, et la mise en place de la haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, aux yeux du citoyen lambda, cette volonté n'est pas visible sur le terrain.
Sur le plan social, le Premier ministre a dévoilé des chiffres hallucinants des transferts sociaux. Pensez-vous que l'Algérie doit réformer ce secteur, sans toucher aux acquis sociaux'
En effet, quand le Premier ministre parle de l'augmentation du budget des transferts sociaux,5000 milliards de DA, confirmant ainsi la détermination du président de la République à préserver le caractère social de l'Etat, cela n'a pas vraiment contribué à changer les conditions de vie de nos concitoyens. Peut-être qu'il faudrait réfléchir à une nouvelle stratégie et, essentiellement dans le volet important des subventions. Nous avons la responsabilité de travailler tous ensemble à faire progresser l'Algérie. Il y a des problèmes qu'il faudrait résoudre, impérativement. Tel le problème épineux, inextricable du commerce informel qui représente environ 40% de notre économie. Cela représente une hémorragie d'un manque à gagner auquel le Trésor public doit ltrouver une «hémostase» au plus vite. Faute de quoi, cette anémie financière risque de nous conduire à la réanimation du FMI. C'est là où doit s'exercer le génie du chef, avec un projet de loi attractive qui fera des tenants de l'informel, des citoyens modèles contribuant à l'épanouissement de la société et à la prospérité économique. Pour ce qui est du modèle des subventions, il doit être discuté, revu et corrigé. Ma proposition dans ce sens étant que, dans un premier temps, il faut récupérer cette subvention via une taxe qui touchera les gros utilisateurs ou bénéficiaires de cette subvention. L'astuce est simple, il suffit de peaufiner les statistiques relatives au bénéfice des subventions par les grosses entreprises ou moyennes entreprises, afin de les assujettir à des taxes ou impositions à identifier. Seulement, on ne doit pas toucher aux prix actuels des denrées ou matières subventionnées. Ce qui nous permettra de réconforter le Trésor public. Je pense qu'il existe d'autres mécanismes plus performants. Toutefois, et franchement, le chèque de compensation ne peut pas être la solution objective et idoine.


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