Céréaliculture: Il ne faut pas s'attendre à une augmentation des rendements cette année

Selon Professeur Brahim Mouhouche, enseignant à l'Ecole nationale supérieure d'Agronomie (ENSA) et membre du Haut Conseil scientifique, même arrivées en retard, les dernières pluies «seront toujours utiles». S'exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, l'intervenant a expliqué qu'un apport pluviométrique est utile «à n'importe quel moment». Interrogé sur les «effets de ces dernières pluies sur la production agricole en Algérie, M. Mouhouche a précisé que ce retard de la pluviométrie «pourrait avoir des petits effets négatifs». Il a ajouté que «toutes les cultures qui n'ont pas terminé leur cycle vont pouvoir bénéficier de ces précipitations ».Seulement, pour les grandes cultures comme les céréales, «elles ont subi, quant à elles, beaucoup d'effets négatifs à cause du stress hydrique». «Même si les dernières pluies vont un peu arranger les choses, il ne faut pas croire que nous puissions augmenter les rendements cette année », dit-il non sans regrets. Pour Pr Mouhouche, cette situation recommande de prendre les leçons qui s'imposent. «Il est nécessaire d'apprendre à tirer profit rationnellement de la ressource hydrique. Il faut apprendre à gérer le peu d'eau dont nous disposons et à l'utiliser de manière technique», afin de «bénéficier de la moindre goûte » et «accepter le principe de la gestion rationnelle de l'eau», dit-il. «Il fallait s'y prendre à l'avance et faire ce qu'on appelle la collecte des eaux pluviales. Les techniques sont mondialement connues. Nous devons les appliquer», ajoute l'intervenant, précisant que des «pays comme la Jordanie et la Syrie sont spécialisés dans le domaine de la récupération des eaux pluviales». L'intervenant recommande aussi la « réutilisation des eaux de rejet» et de faire bénéficier les grandes cultures des ressources hydriques du grand Sud Algérien. Il ajoute que la situation que vit l'Algérie, et plusieurs pays du monde, «est un cas exceptionnel, cela fait pratiquement quatre ans qu'on n'a pas eu de pluie».