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Céréales : Pas de hausse des rendements en 2023



La sécheresse prolongée a affecté significativement la culture des céréales et a causé d'importantes pertes aux agriculteurs. Les dernières pluies ne semblent pas arranger leur situation. Le mal est fait.L'Algérie, toutefois, n'est pas le seul pays à souffrir de la baisse de rendement des grandes cultures, de nombreux pays européens (producteurs-exportateurs) se plaignent de la chute de leur production des céréales, et de la pénurie de fourrage pour le bétail, ce qui risque d'entraîner une hausse des prix sur le marché international.Dans une intervention, hier, sur la Radio algérienne, Chaîne III, le professeur de l'Ecole nationale supérieure d'Agronomie (Ensa) et membre du Haut Conseil scientifique Brahim Mouhouche, a évalué l'impact des récentes précipitations tardives sur le rendement du secteur agricole, notamment, celui des cultures annuelles.
Pour lui, le manque de pluviométrie durant le mois d'avril a eu un impact négatif sur la croissance des grandes cultures, notamment, céréalières dans le pays. Comme les agriculteurs, il s'attend à une «mauvaise» ou baisse de la récolte céréalière pour cette année, gardant, par ailleurs, son optimisme, concernant les autres cultures après les récentes pluies abondantes, mais tardives. Donc, pas nécessairement salvatrices.
En effet, dans sa réponse à la question sur l'impact de ces précipitations sur la production agricole, M. Mouhouche, a relevé l'impact positif de ces pluies sur les cultures qui n'ont pas achevé leur cycle de croissance, notamment, celles dites tardives, mais il ne s'attend pas « à une amélioration de la récolte des céréales pour cette année». Pour faire face à l'avenir au déficit hydrique provoqué par la sécheresse et le changement climatique, il faut adopter de nouvelles techniques et technologies pour utiliser de manière rationnelle le peu d'eau que nous avons», a-t-il souligné. «Il est nécessaire de tirer des leçons et apprendre à tirer profit rationnellement de la ressource hydrique et savoir gérer le peu d'eau que nous avons et l'utiliser de manière technique», a-t-il indiqué, estimant qu'il est indispensable de «bénéficier de n'importe quelle goutte d'eau».
Pour faire face aux conséquences des changements climatiques, dont la sécheresse et le manque de pluviométrie qui ont un impact négatif sur la production agricole, notamment, des cultures annuelles, l'Algérie doit développer, entre autres, des variétés de céréales très résistantes au stress climatique.
Le professeur Mouhouche a toujours insisté sur la nécessité d'investir dans «l'irrigation intelligente et automatisée».
Hier encore, il est revenu lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale sur l'urgence de mettre en place des techniques modernes d'utilisation de l'eau dans le secteur agricole national mis à mal par le manque de pluviométrie.
Quant à l'impact de ces récentes précipitations sur le rendement des grandes cultures, notamment, des céréales, l'intervenant a souligné que «les pluies sont utiles à n'importe quel moment, malgré les petits effets négatifs qu'elles pourraient avoir. Toutes les cultures qui n'ont pas terminé leur cycle vont pouvoir bénéficier de cette eau», expliquant que «même si les dernières pluies vont un peu arranger les choses, il ne faut pas croire que nous puissions augmenter les rendements cette année».
«La culture des céréales est très gourmande en eau et peu rentable et il faut l'orienter vers le Sud du pays», a-t-il déclaré au mois d'avril lors de son intervention sur les ondes de la même Chaîne. Il estime toujours nécessaire de «réutiliser les eaux de rejet et celles qui se trouvent dans le Grand Sud pour les grandes cultures».
D'autant plus que les autorités nationales tentent, ces dernières années, de donner un coup de pouce aux développements des cultures stratégiques, notamment, la filière des céréales afin de réduire la facture des importations et atteindre la sécurité alimentaire de l'Algérie, d'où l'idée de développer l'agriculture saharienne dans les régions du Sud du pays.
Le pays dispose de «plus de 170 variétés de semences entre blé dur, blé tendre, orge et avoine, produites localement et certifiées», selon les récentes déclarations d'Omar Kherif, directeur de la Ferme de démonstration et de production de semences (Fdps), ce qui encourage les autorités à investir davantage dans le développement de céréales plus résistantes aux aléas climatiques. Il faudrait, en parallèle, penser à un nouveau système d'irrigation des cultures stratégiques pour minimiser les dégâts causés par la sécheresse et augmenter les rendements dès l'année prochaine.


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