Algérie

Cercle de réflexion CARE



Cercle de réflexion CARE
Le passage à l'économie verte qui pourrait générer 1,4 million d'emplois en Algérie d'ici 2025, devrait commencer par deux filiales prioritaires urgentes, à savoir, les énergies renouvelables et la gestion des déchets.L'économie verte qui représente dans le monde un marché estimé à 1000 milliards de dollar et qui est appelée à tripler d'ici 2020, reste sous exploitée en Algérie, a constaté le 13 octobre, Mme Lotfia Harbi, consultante dans le développement stratégique et le développement durable, lors de la conférence du Cercle d'Action et de Réflexion Autour de l'Entreprise (CARE). Pourtant des études menées par la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) en 2014, et l'Agence Allemande de Coopération Internationale (GIZ) en 2011, ont démontré le potentiel énorme de l'économie verte en matière de création d'emploi et de ré-industrialisation de l'Algérie en dehors de l'Industrie pétrolière. Ces deux organismes ont identifié un certains nombre d'éco-activités (des biens et des services : assainissements des eaux, dépollution, gestion des déchets), ainsi que des activités périphériques comme l'architecture intelligentes, le transport durable, les fabrications industrielles respectueuses de l'environnement etc., qui pourraient faire de l'économie algérienne une économie verte et durable, et surtout, compétitive à l'échelle internationale. La « verdisation » de l'économie pour laquelle insiste Mme Harbi, doit passer aussi par un entreprenariat durable vert et une rationalisation de l'économie. « La Rationalisation de l'économie permettra à l'Europe de générer 1800 mds d'euros d'ici 2025, selon des études réalisées par le bureau d'étude McKenzie », a-t-elle illustré. Mais le passage à cette économie verte qui pourrait générer 1,4 million d'emplois en Algérie d'ici 2025, devrait commencer par deux filiales prioritaires urgentes, à savoir, les énergies renouvelables et la gestion des déchets.« Il y a une opportunité réelle d'une ré-industrialisation de l'Algérie à partir des énergies renouvelables, qui pourraient créer à l'horizon 2025-2030, 135000 emplois et générer 60 milliards de dollars », a expliqué Mme Harbi. En effet, la consommation énergétique algérienne provient à 99.99% des énergies fossiles (épuisables, polluantes et subventionnées), et le programme de transition énergétique mis en place par le gouvernement algérien dans son plan quinquennal 2014-2019, prévoit d'élever l'utilisation des énergies issues de l'énergie verte à 40% d'ici 2025.La gestion des déchets, un potentiel méconnu de création de richesseL'industrie de gestion et de valorisation des déchets est quant à elle, quasi absente en Algérie, en dépit de l'énorme potentiel de création de richesses et d'emplois qu'elle peut générer, a laissé entendre Mme Harbi. Pour cette experte en responsabilité sociétale selon les normes ISO 26000 : « Seulement 5% des déchets sont recyclés en Algérie et les 95% sont rejetés dans la nature. Pourtant leur traitement représente un potentiel de création de plus d'un million d'emplois d'ici 2025 », a-t-elle regretté, avant de préciser que l'Algérie ne dispose actuellement que de centres de stockages des déchets dans l'absence totale de filières de traitement. Pourtant, l'Algérie qui est signataire de conventions internationales relatives à la protection de l'environnement et à la « verdisation » de l'économie, bénéficie d'un soutien de 60 millions d'euros de la part de l'Union Européenne pour investir dans deux projets environnementaux capitaux : le premier est celui du traitement des eaux, le second est celui du traitement d'autres problèmes environnementaux notamment celui du traitement de déchets.L'attaché de l'économie et des finances de la Délégation de l'Union Européenne en Algérie, M. Zé Alvès-Pereira, a expliqué à Maghreb Emergent que ce fond européen alloué à l'Algérie et qui vise à l'aider à intégrer l'économie verte et lutter contre de sérieux problèmes environnementaux, bute devant l'absence d'un plan national pour cadrer cette industrie. « Il manque un plan stratégique national qui serait une sorte de tripartite autorités-société civile et partenaire économique », a estimé M. Zé Alvès-Pereira. Pour lui, cette véritable industrie créatrice d'emplois et de richesse, qui peut être créée autour du traitement des déchets, doit être entreprise aujourd'hui. « L'Algérie doit investir immédiatement dans les industries vertes, sinon, elle sera obligée d'y aller dans quelques mois ou quelques années. C'est inévitable ! », a-t-il jugé, en rajoutant que « le contexte est favorable aujourd'hui pour l'Algérie pours se tourner vers de vraies économies comme l'économie verte. Mais cela nécessite la fédération des pouvoirs publics, des entreprises et de la société civile ».Les fonds pour les activités durables existent mais ils ne sont pas sollicitésSur cette fédération entre l'Etat, les partenaires économiques et la société civile, Mme Harbi, voit qu'il y a une volonté affichée de la part des autorités à travers, notamment tous les dispositifs inscrits dans le nouveau programme pour l'environnement 2016-2020. Toutefois, Mme Harbi regrette l'absence de communication ou de sensibilisation entre les différents partenaires, car il existe selon elle, des fonds destinés aux entreprises pour l'écologisation de leurs activités, mais qui ne sont pas sollicités par les entreprises, d'où la nécessité de créer incessamment des ponts de communications entre les autorités et les entreprises désireuses d'aller vers des activités durables. Pour ce qui est du troisième partenaire, en l'occurrence la société civile, Mme Harbi propose de recruter les étudiants diplômés des universités de droits, de sociologie et de psychologies (qui restent, pour la plupart longtemps sans emplois), pour les former à faire un travail de sensibilisation auprès de la société civile et des citoyens. Enfin, il a été proposé lors de ce débat, la mise en place d'un système fiscal favorable à l'économie verte.




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