Algérie

Centres de recherches et pôles d'excellence en ligne de mire Constantine



Centres de recherches et pôles d'excellence en ligne de mire                                    Constantine
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

La nouvelle structuration de l'université de Constantine en trois campus distincts, avec chacun ses spécialités, entre dans une nouvelle politique de perfectionnement visant à hisser le niveau et la qualité de l'enseignement, mais aussi à constituer un véritable pôle d'excellence, selon la vocation attribuée à la caractéristique, surtout économique et scientifique de la wilaya. S'agissant du volet infrastructurel relatif à la formation, trois centres nationaux de recherche scientifique (pharmacologie, agroalimentaire et caractérisation des matériaux physiques et chimiques) sont en cours de réalisation au niveau de la nouvelle ville universitaire, pour un coût prévisionnel de 1,2 milliards de dinars. Ces projets concourent, selon les cadres de l'université, à «la qualité de la formation et de la recherche scientifique», avec une orientation particulière en liaison avec le développement économique, notamment avec la création de laboratoires nationaux d'«essais mécaniques industriels et en prototypage», ont-ils précisé. Constantine, qui aura franchi un pas en ce qui concerne la mise en place de pôles d'excellence, compte investir autant dans cette optique afin de d'améliorer l'aspect relatif à la qualité et en faire émerger des «élites». A cet effet, elle s'apprête à l'ouverture, prochainement, de deux écoles, (polytechnique et biotechnique). Mais pour reprendre un avis de pédagogue, qui n'est autre que le recteur de l'université II de Constantine : «Le pôle d'excellence ne se décrète pas.» Il devra être balisé par une autoévaluation en amont pour tracer les contours relatifs au label recherché. Ainsi, cette théorie de la performance est soutenue par la tutelle, qui veut passer à l'étape de perfectionnement au niveau des universités. Une phase à conclure au fur et à mesure. En parallèle, le système LMD cherche toujours l'unanimité dans les rangs des étudiants. «Il a fragilisé le cursus universitaire et lui a donné un aspect presque superficiel», déplore un étudiant. «Ce n'est plus la même densité enregistrée dans la qualité de l'enseignement qui se manifeste dans cette nouvelle organisation universitaire», a-t-il renchéri.Cela n'est cependant qu'un avis, qui semble diviser même les enseignants dont le parcours a glissé dans le précepte classique. D'un côté, ils reconnaissent le constat, mais d'un autre côté ils s'alignent sur ce nouveau mode puisque, selon quelques maitres-assistants, «le système en question, contesté au départ par les universités, s'est imposé au fur et à mesure avec les multiples rencontres de vulgarisation». Une lecture fortement appuyée au terme de la dernière visite du ministre de l'Enseignement supérieur M. Haraoubia, qui a fait l'éloge du concept Licence-master-doctorat (LMD). «Il s'inscrit dans le cadre d'une stratégie nationale, dont le seul but est de promouvoir la faculté algérienne», devait-il rappeler. L'université de Constantine, qui vit depuis quelque temps sous la nouvelle organisation promulguée par le gouvernement, à savoir trois découpages englobant chacun une faculté, tente de dégager à long terme un pôle d'excellence apte à défier les indicateurs universels du futur en matière de performance et de compétence universitaires. «La restructuration du secteur en trois pôles a comme objectif et ambition de décrocher un statut d'excellence», laisse entendre le recteur de l'université II de Constantine. Tout cela est conçu en prenant en compte la donne pédagogique, puisque l'on table sur près de 220 000 étudiants à l'horizon 2025. Soit trois fois le nombre enregistré actuellement dans ces trois campus actifs. La quantité est quasi assurée, reste à en extraire une élite qui honorera les pôles d'excellences et les centres de recherches existants ou en voie de réalisation. L'université de Constantine a vu, cette année, ses rangs grossir avec un effectif dépassant les 70 000 étudiants,
dont 15 000 nouveaux inscrits. Alors que l'encadrement est assuré par 2 700 enseignants, soit près de 40% du taux pédagogique, selon le recteur de la faculté centrale, s'exprimant lors de la traditionnelle rentrée solennelle. Un nombre auquel on devra associer la qualité pour générer un label. «Il faudra inculquer à l'étudiant la nécessite de ne pas geler les cours et l'encourager à pousser à fond dans son cursus pour entrevoir une élite», estime un pédagogue.


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