Algérie

Centres d'intérêts mouvants


Que représente, aujourd'hui, aux yeux de l'opinion le procès pour corruption d'ex-hauts responsables politiques, d'hommes d'affaires et de cadres' Entamée il y a plus de deux ans, quelques jours avant l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, la comparution des personnes impliquées dans des affaires de corruption, qui se recrutaient exclusivement parmi les plus hauts responsables politiques, dont d'anciens Premiers ministres et des ministres, cités dans des affaires aux lourds chefs d'inculpations, «abus de fonction délibérés à l'effet d'octroi d'indus avantages à autrui en violation des dispositions légales et réglementaires», de «passation de contrats en violation des dispositions réglementaires en vue d'accorder d'indus privilèges à autrui» et de «dilapidation de deniers publics», ainsi que des hommes d'affaires qui devaient répondre de charges de «blanchiment d'argent», «transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l'effet d'en dissimuler la source illicite dans le cadre d'un groupe criminel» et «dilapidation et utilisation de fonds de banques», a focalisé l'attention des Algériens et des médias locaux et internationaux. Tout concourrait à faire de ces procès une forte attraction de l'opinion.En sus de la comparution de ces accusés qui étaient peu de temps auparavant au sommet de la pyramide, la chute de l'ex-président Bouteflika après des manifestations populaires inédites, les révélations au sujet de l'ampleur de l'impunité sous sa présidence qui a duré deux décennies et autres révélations sur les sommes d'argent astronomiques détournées, constituaient autant d'éléments attractifs pour une opinion qui savourait une victoire. C'était la preuve que les Algériens ne se sont pas soulevés contre le système politique érigé par Bouteflika et ses proches, comme un seul homme, pour rien. Ainsi, on suivait les péripéties des procès en file, retransmis par les chaînes de télévision locales, avec grande attention. On se regroupait massivement devant le tribunal pour assister aux transferts des accusés menottés devant les juges, ainsi que devant la prison d'El Harrach où se trouvaient incarcérés les concernés. Cela a duré un certain temps.
Puis, avec le temps, les procès toujours en cours en ce mois de janvier 2022, ne retiennent au bout de deux ans que l'attention des médias, sans faire leur «Une» de l'actualité. La crise sanitaire apparue en 2020 a peu à peu transposé les centres d'intérêts collectifs, et plus encore en ce début d'année 2022, quand on voit clairement que les procès des ex-responsables politiques et ex-hommes d'affaires sont relégués au second plan par la chute du pouvoir d'achat et les pénuries qui touchent des produits de large consommation, accaparant toute l'attention de l'opinion. A chaque période ses centres d'intérêt, et 2022 n'a pas trop attendu pour fixer les siennes. C'est le volet économique qui prime.
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