Algérie

Centre Pierre et Marie Curie de l’hôpital Mustapha : Le service de radiothérapie fermé aux cancéreux



Centre Pierre et Marie Curie de l’hôpital Mustapha : Le service de radiothérapie fermé aux cancéreux
Après avoir étalé les rendez-vous jusqu’en juin 2010, le service de radiothérapie du Centre Pierre et Marie Curie est carrément fermé à tous les nouveaux malades nécessitant des soins.


Le service continuera à assurer uniquement les contrôles de certains malades et le traitement de ceux dont les séances sont déjà programmées. Cette situation est «catastrophique», alerte l’association El Amel d’aide aux cancéreux à l’occasion d’une journée d’étude, organisée hier à Alger, sur les droits des femmes atteintes de cancer sous le thème «Mon droit à la vie».
La présidente de l’association, Mme Kettab, a interpellé les représentants des ministères de la Santé et du Travail et de la Sécurité sociale sur le sort «de dizaines de malades qui meurent» dans l’indifférence. Elle a rappelé que 28 000 cancéreux nécessitent des soins de radiothérapie et seuls 8000 sont pris en charge à travers le peu de structures fonctionnelles au niveau national. Pour elle, le droit aux soins est consacré par la Constitution, il est donc du droit du malade algérien, qui a cotisé toute sa vie à la Sécurité sociale, de bénéficier d’un traitement qui fait réellement défaut dans son pays.

«Les conventions avec les structures privées n’existent pas, par contre cela est possible avec des hôpitaux à l’étranger. La loi le permet, pourquoi les caisses de Sécurité sociale ne délivrent-elles pas de prises en charge pour des soins à l’étranger?», s’est-elle interrogée. Et de préciser qu’une lettre a été adressée à Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, à ce sujet, mais elle est restée sans réponse. Le représentant du ministère du Travail, M. Houan, n’a pas trouvé mieux que de dégager toute responsabilité : «Le ministère de la Santé est garant des soins», a-t-il déclaré, ajoutant que cela nécessite un texte de loi alors que des malades algériens ont déjà bénéficié de cette prise en charge, et particulièrement pour la radiothérapie.

Pour l’association des cancéreux, il n’est plus possible de continuer à voir «de telles situations dramatiques où le droit aux soins est devenu aujourd’hui quasi impossible». Des dizaines de malades meurent aujourd’hui par manque d’accès aux soins. Alarmée, Mme Kettab a rappelé que le cancer touche près de 40 000 personnes chaque année en Algérie, dont 10 000 nouveaux cas du cancer de sein, alors que le nombre de structures reste très insuffisant. La rupture des traitements de chimiothérapie, signale Mme Kettab, est aussi un problème vécu par les malades.

«Les séances de chimiothérapie sont interrompues et cela complique davantage l’état de santé des malades. Il n’est plus possible aujourd’hui pour une malade atteinte du cancer du sein d’avoir son protocole de traitement du début jusqu’à la fin», a-t-elle regretté, avant de préciser que de nombreuses malades arrivent déjà à des stades très avancés qui ne laissent pas le choix aux praticiens. Cela est dû au manque de sensibilisation et d’information sur le sujet, notamment à travers les médias lourds. A noter que cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale «Octobre, mois mondial de lutte contre le cancer du sein».


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