Dans le hall du centre médico-pédagogique de Chréa trône un grand cadre avec une photo du défunt président Chadli Bendjedid, prise lors de l’inauguration de cet établissement à la fin des années 1980, période où ce centre avait connu ses années de gloire.
Mais depuis le milieu des années 1990 à ce jour, cet établissement manque de curistes. Avec le retour de la sécurité à Chréa il y a une dizaine d’années, rien n’a changé. Le sanatorium semble être le dernier des soucis du ministère dont il relève (Solidarité nationale).
Spécialisé dans la scolarisation et la prise en charge médicale des asthmatiques et des insuffisants respiratoires de tout le pays, ce centre manque cruellement d’intérêt.
Et pourtant, il peut rendre d’énormes services aux enfants malades et à leur famille s’il fonctionnait efficacement.
Situé sur les hauteurs de Blida, à plus de 1.500 m d’altitude, entouré de cèdres, son emplacement est recommandé pour les maladies respiratoires et autres liées à plusieurs types d’allergies.
En dépit de sa remarquable capacité d’accueil (plus de 150 places), il ne prend en charge actuellement qu’une dizaine d’élèves.
La cause: le manque de moyens humains et matériels, et il est aussi méconnu du grand public puisque rien n’est fait pour le promouvoir.
«Chez nous, ce sont les administratifs qui assurent l’encadrement pédagogique», déclare, avec regret, un travailleur du centre en question.
Et de poursuivre: «Nous manquons aussi d’auxiliaires de vie pour veiller au bien-être des enfants curistes et les aider dans les actes de la vie quotidienne.»
Pour un autre travailleur, les élèves curistes inscrits au centre sont souvent des cas sociaux. Généralement, ils sont nés ou bien sous x ou issus de parents divorcés. Leur maladie et leurs échecs scolaires répétitifs compliquent davantage la situation.
«Avec cela, nous n’avons même pas de psychologue clinicien pour suivre les élèves en situation fragile», déplore-t-il.
La démission de la tutelle est tellement scandaleuse que ce centre fonctionne sans directeur depuis plusieurs années. C’est la directrice de l’Action sociale de la wilaya de Blida qui le chapeaute de loin, et il est géré par un gestionnaire aux prérogatives restreintes.
Certains proposent carrément un changement de tutelle pour que ce centre soit mieux pris en considération.
«Je pense que si le ministère de la Santé chapeautait le centre médico-pédagogique de Chréa, les choses iraient certainement mieux, car notre vocation est non seulement pédagogique, mais c’est surtout la prise en charge médicale», suggère un travailleur du centre.
Mohamed Benzerga
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Posté Le : 04/10/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo:© El Watan ; texte: Mohamed Benzerga
Source : El Watan.com du jeudi 3 octobre 2013