Algérie

Centre de recherches stratégiques et sécuritaires : Des experts parlent de la nouvelle doctrine militaire US



La nouvelle doctrine militaire américaine a fait l'objet, hier, de grands débats, avec deux spécialistes, en l'occurrence M. Boudoukha et M. Bendjana, deux officiers supérieurs de l'ANP, des colonels à la retraite, invités par le Centre de recherches stratégiques et sécuritaires (CRSS). Ils ont expliqué la nouvelle stratégie de Washington qui a été dévoilée en janvier 2012 par le président Obama. La politique américaine, si elle véhicule de nouveaux concepts, à travers le redéploiement dans d'autres zones d'intérêt, et la création de nouvelles alliances (5 accords en Asie avec des pays situés autour de la Chine), n'a guère perdu de son essence, à savoir la domination et l'hégémonie sur le reste du monde, prévient M. Boudoukha. D'ailleurs, les USA, première puissance économique et militaire, restent encore « le gendarme du monde » comme on le voit à travers sa présence dans tous les foyers de tension, en Irak, en Afghanistan, dans les Balkans... On explique cette nouvelle donne par la crise économique et financière qui a pesé sur les équilibres de son budget défense, une charge difficile à supporter par la majorité des Américains qui s'interrogent également sur « l'utilité de ces guerres menées en Irak et en Afghanistan ». Autant d'éléments qui vont donc impacter les fondements de la politique de défense des USA. Première conséquence : une réduction de 487 milliards de dollars sur 12 années. En termes d'effectifs, on enregistre une autre réduction, bien que « progressive », de 10 à 12%. Mais pour M. Bendjana, il ne faut pas croire que cette austérité va « remette en cause les intérêts du complexe militaro-industriel américain » qui a l'art « de faire et défaire la politique US, surtout lors des élections ». Une chose est sûre, la question de la supériorité militaire ne devra pas susciter d'inquiétude puisque cette baisse des effectifs sera « compensée par les progrès technologiques », nous disent les conférenciers. En ce qui nous concerne, l'intérêt des USA pour la région est « toujours parmi les priorités américaines ». Le concept du GMO (Grand Moyen-Orient) qui va du Bangladesh au Maroc est mis en pratique. « La plupart des pays, à l'exception de la Syrie - qui peut devenir la source d'un conflit entre les grands de ce monde, les USA, la Russie, la Chine - sont déjà domestiqués », poursuit M. Bendjana. Pour ce qui est des alliances, on parle, côté américain, d'une stratégie bilatérale, pays à pays, certainement facile à gérer en laissant comme appoint des structures multilatérales comme l'Otan.Les Américains seront désormais plus présents dans le Pacifique, une zone que Clinton a nommée « notre mer », un espace vital pour ses forces navales, un des piliers, avec l'aviation, de sa force de frappe. Il est utile de noter, par là même, que le pays de l'Oncle Sam serait enclin à prendre ses distances avec ce qu'on appelle les guerres de déstabilisation et de lutte contre le terrorisme « trop longues et trop coûteuses au plan social et aux conséquences négatives au sein de l'opinion publique », conclut-on.


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