Algérie - Camps d’El Djorf	(Commune de Ouled Derradj, Wilaya de M'Sila)

Centre colonial de torture d’el Djorf (M’sila): Quand la mémoire est jetée aux oubliettes



Centre colonial de torture d’el Djorf (M’sila): Quand la mémoire est jetée aux oubliettes
Malheureusement le camp de torture situé au lieudit El Djorf, plus exactement à la sortie ouest de la ville de Ouled Derradj à 22 km à l’est du chef-lieu de la wilaya, où on a enregistré l’emprisonnement des centaines de moudjahidine activant dans les six wilayas durant la guerre de libération et surtout des hauts responsables de l’Armée de libération nationale tels que feu Slimane Amirat, a été largement abandonné pour être occupé par des familles à la recherche d’une habitation devant le silence des responsables de l’époque et surtout l’indifférence de l’organisation et la Direction des moudjahidine se laissant faire par des gens n’ayant aucun égard pour les valeurs historiques de la Révolution algérienne.

D’ailleurs, ce site a subi des dégradations dans la majorité du lieu composé d’une centaine de cellules avec des murs en «toub», des parpaings en argile détruits totalement ou à moitié qui ne reflète en aucun cas l’existence d’un lieu de détention et de torture durant la guerre de libération.

D’ailleurs, lors de la visite des autorités et de la famille révolutionnaire des lieux à l’occasion de la fête de la Victoire célébrée dans la ville de Ouled Derradj, on a remarqué même la présence d’une habitation au milieu d’un beau jardin donnant l’impression d’être dans un ranch, un lieu qui devrait marquer normalement le long trajet tracé durant cette guerre de libération qui a marqué cette terre et cette population avec une histoire qu’on devrait raconter, ces vestiges et les cieux de détention et de torture qu’on devrait montrer surtout aux futures générations pour qu’on donne plus d’attention à ce pays appelé l’Algérie.

Pourtant, il peut être un musée historique à ciel ouvert sur les conditions de détention et les méthodes de torture appliquées par les forces françaises à l’encontre d’un peuple qui a réclamé sa liberté ; au lieu de le transformer en une propriété privée.
A signaler que la vraie image et la seule esquisse gravées dans la mémoire des Algériens à propos de ce lieu, ont été tracées par le grand cinéaste algérien enfant de la région. Il s’agit de M. Lakhdar Hamina Mohamed dans son film Le vent des Aurès, pour ceux qui veulent revoir ce camp de détention dans son état initial ou peut-être pour des responsables voulant le refaire.

Malgré les efforts déployés par les responsables de la wilaya ces derniers temps pour réhabiliter cette prison à ciel ouvert, ayant refait seulement deux ou trois cellules comme on a construit une clôture en béton et installer une autre en grillage barbelé, l’aspect carcéral est complétement effacé devant des ruines qu’on ne peut distinguer son époque historique.

Comme c’est le cas de la placette en plein centre-ville de M’sila appelée la place des Martyrs «Sahet Echouhada» baptisée au nom des premiers martyrs tués par les forces coloniales en 1956 montrant leur atrocité et leur hostilité après le déclenchement de la guerre de libération envers ce peuple qui a décidé de se libérer.
Devenue un lieu sacré après l’indépendance où on célébrait autrefois toutes les festivités organisées en ville surtout les fêtes relatives à la guerre de libération telles que la fête de l’Indépendance, le 1er-Novembre, la journée du Chahid et autres pour ne citer que celles-ci, cette placette autrefois bien entretenue par des jardiniers d’une grande expérience en horticulture est désormais un lieu abandonné aux aléas du temps et des personnes irresponsables ayant remplacé cette verdure par du carrelage et dotée de sièges la transformant en une place publique perdant toute sa sacralité historique et ses belles fleurs, ses plantes et son gazon et son joli décor, faisant mal moralement aux habitants ayant vécu les meilleurs moments des premières années de l’indépendance dans cette ville, terre natale de l’un des architectes de cette glorieuse guerre de libération, à savoir feu Mohamed Boudiaf qui ne demandent lui et ses compagnons d’armes que de préserver et réhabiliter ces lieux sacrés, seuls témoins de l’occupation française, de ses actes barbares et le seul moyen de garder l’amour de l’ Algérie libre.


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