Le centre anti-cancer de Misserghine, inauguré par le président de la
République en début d'année, a pris en charge 2.600 patients, toutes tranches
d'âge confondues. 772 malades ont bénéficié de soins intensifs grâce aux
nouveaux équipements dont ont bénéficié des services de ce centre.
Ce centre très sophistiqué est un
acquis pour la région Ouest, surtout que la plupart des patients pris en charge
sont satisfaits de la qualité des soins. Cependant, il manque de plaquettes de
sang. Chose qui inquiète les malades, notamment les enfants et leurs parents.
En effet, le cancer constitue l'une des préoccupations majeures en matière de
recherche. La mortalité liée à ce type de maladie n'a fait que croître au cours
de ces dernières années. Cette pathologie touche 20 millions de personnes, la
plupart dans les pays du tiers-monde, alors que 60% des cancers peuvent être
évités par le dépistage précoce. En Algérie, l'incidence du cancer est estimée
à 100 cas pour 100.000 habitants, dont plus de 30.000 nouveaux cas sont
diagnostiqués chaque année, avec une augmentation de plus de 50% du nombre de
cas depuis une décennie. Les localisations pulmonaires et digestives chez
l'homme et les localisations génitales (sein, utérus) chez la femme sont les
plus fréquentes. Selon un rapport sur la santé des Algériens élaboré par le
ministère de la Santé, cette situation s'aggravera dans les prochains
décennies, comme pour les maladies de l'appareil circulatoire, en raison du
vieillissement de la population qui s'amorce, de la dégradation des conditions
environnementales et, enfin, des changements de comportements (tabagisme et
habitudes alimentaires).
A Oran, entre 1.000 et 1.500
nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année, une des principales causes
de mortalité pour l'homme et la femme dont le nombre total de décès par cancer
est de l'ordre de 20.000 dans notre pays. Durant les dix dernières années, plus
de 12.000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués par le service concerné
du CHU d'Oran. Selon les registres du cancer de la wilaya d'Oran, chez l'homme,
les tumeurs du poumon et de la vessie ne cessent d'occuper continuellement des
places prépondérantes, à savoir les deux premières places avec des fréquences
respectivement de 20% et 15%.
En dehors des tumeurs entamées,
les tumeurs du col-rectum et l'estomac, deux localisations de l'appareil
digestif, occupent successivement les 3e et 5e places. Par contre, chez la
femme, les tumeurs du sein représentent 27% de l'ensemble des tumeurs, toutes
localisations confondues, suivies des tumeurs du col utérin avec des
pourcentages de 15 et 18% des cancers détectés chez la femme, avec un taux
allant jusqu'à 22 cas pour 100.000 habitants et une incidence qui commence à
s'élever à un âge précoce, à partir de 30 ans. Le cancer du col est provoqué
par un virus transmis par voie sexuelle.
Dans la majorité des cas, il
disparaît sans même avoir été détecté. Pour d'autres, il persiste jusqu'à
provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses. Il serait possible
d'éviter ces lésions car, à la différence des autres cancers, le cancer du col
utérin peut être aisément prévenu par le dépistage et le traitement simple,
rapide et bon marché des lésions précancéreuses.
A Oran, il existe 5 unités de
dépistage de cette maladie, réparties à travers les cinq secteurs sanitaires de
la wilaya. L'examen le plus courant est, bien sûr, le frottis. Il permet de
détecter des anomalies avant qu'elles n'évoluent sous forme de cancer et, donc,
de mettre en oeuvre un traitement efficace dans pratiquement 100% des cas. Les
atteintes tumorales de l'enfant sont équitables du point de vue sexe : elles
représentent globalement une proportion de 5%.
Dans la majorité des cas, des
formes génétiques, qui sont notamment les tumeurs dures, sont dominées par les
lymphomes et les leucémies avec 28%. Ici, il s'agit d'une pathologie lourde et
coûteuse pour les services de pédiatrie avec une mortalité élevée.
Les spécialistes affirment que le
diagnostic précoce et une bonne prise en charge des malades peuvent sauver 25%
des personnes atteintes. Cependant, en Algérie, la plupart des malades ne sont
diagnostiqués et pris en charge qu'à un stade avancé. Dans ce cadre, il y a
lieu de rappeler qu'une campagne de dépistage du cancer du sein a été lancée la
semaine écoulée à travers les sept unités de protection maternelle et infantile
(PMI) que compte Oran. Cette campagne, chapeautée par la direction de la santé
et de la population d'Oran, a ciblé les femmes âgées de 40 à 50 ans. Notons,
par ailleurs, que sept mammographes ont été acquis récemment par la direction
de la santé et de la population de la wilaya d'Oran, dans le cadre du programme
de la lutte et du dépistage précoce du cancer du sein. Ces équipements ont été
répartis à travers les structures importantes.
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Posté Le : 10/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com