Centre anti-cancer de Misserghine: 2.600 personnes prises en charge depuis le début de l'année
J Boukraâ
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 11 - 2009
Le centre anti-cancer de Misserghine, inauguré par le président de la République en début d'année, a pris en charge 2.600 patients, toutes tranches d'âge confondues. 772 malades ont bénéficié de soins intensifs grâce aux nouveaux équipements dont ont bénéficié des services de ce centre.
Ce centre très sophistiqué est un acquis pour la région Ouest, surtout que la plupart des patients pris en charge sont satisfaits de la qualité des soins. Cependant, il manque de plaquettes de sang. Chose qui inquiète les malades, notamment les enfants et leurs parents. En effet, le cancer constitue l'une des préoccupations majeures en matière de recherche. La mortalité liée à ce type de maladie n'a fait que croître au cours de ces dernières années. Cette pathologie touche 20 millions de personnes, la plupart dans les pays du tiers-monde, alors que 60% des cancers peuvent être évités par le dépistage précoce. En Algérie, l'incidence du cancer est estimée à 100 cas pour 100.000 habitants, dont plus de 30.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, avec une augmentation de plus de 50% du nombre de cas depuis une décennie. Les localisations pulmonaires et digestives chez l'homme et les localisations génitales (sein, utérus) chez la femme sont les plus fréquentes. Selon un rapport sur la santé des Algériens élaboré par le ministère de la Santé, cette situation s'aggravera dans les prochains décennies, comme pour les maladies de l'appareil circulatoire, en raison du vieillissement de la population qui s'amorce, de la dégradation des conditions environnementales et, enfin, des changements de comportements (tabagisme et habitudes alimentaires).
A Oran, entre 1.000 et 1.500 nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année, une des principales causes de mortalité pour l'homme et la femme dont le nombre total de décès par cancer est de l'ordre de 20.000 dans notre pays. Durant les dix dernières années, plus de 12.000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués par le service concerné du CHU d'Oran. Selon les registres du cancer de la wilaya d'Oran, chez l'homme, les tumeurs du poumon et de la vessie ne cessent d'occuper continuellement des places prépondérantes, à savoir les deux premières places avec des fréquences respectivement de 20% et 15%.
En dehors des tumeurs entamées, les tumeurs du col-rectum et l'estomac, deux localisations de l'appareil digestif, occupent successivement les 3e et 5e places. Par contre, chez la femme, les tumeurs du sein représentent 27% de l'ensemble des tumeurs, toutes localisations confondues, suivies des tumeurs du col utérin avec des pourcentages de 15 et 18% des cancers détectés chez la femme, avec un taux allant jusqu'à 22 cas pour 100.000 habitants et une incidence qui commence à s'élever à un âge précoce, à partir de 30 ans. Le cancer du col est provoqué par un virus transmis par voie sexuelle.
Dans la majorité des cas, il disparaît sans même avoir été détecté. Pour d'autres, il persiste jusqu'à provoquer des lésions précancéreuses et cancéreuses. Il serait possible d'éviter ces lésions car, à la différence des autres cancers, le cancer du col utérin peut être aisément prévenu par le dépistage et le traitement simple, rapide et bon marché des lésions précancéreuses.
A Oran, il existe 5 unités de dépistage de cette maladie, réparties à travers les cinq secteurs sanitaires de la wilaya. L'examen le plus courant est, bien sûr, le frottis. Il permet de détecter des anomalies avant qu'elles n'évoluent sous forme de cancer et, donc, de mettre en oeuvre un traitement efficace dans pratiquement 100% des cas. Les atteintes tumorales de l'enfant sont équitables du point de vue sexe : elles représentent globalement une proportion de 5%.
Dans la majorité des cas, des formes génétiques, qui sont notamment les tumeurs dures, sont dominées par les lymphomes et les leucémies avec 28%. Ici, il s'agit d'une pathologie lourde et coûteuse pour les services de pédiatrie avec une mortalité élevée.
Les spécialistes affirment que le diagnostic précoce et une bonne prise en charge des malades peuvent sauver 25% des personnes atteintes. Cependant, en Algérie, la plupart des malades ne sont diagnostiqués et pris en charge qu'à un stade avancé. Dans ce cadre, il y a lieu de rappeler qu'une campagne de dépistage du cancer du sein a été lancée la semaine écoulée à travers les sept unités de protection maternelle et infantile (PMI) que compte Oran. Cette campagne, chapeautée par la direction de la santé et de la population d'Oran, a ciblé les femmes âgées de 40 à 50 ans. Notons, par ailleurs, que sept mammographes ont été acquis récemment par la direction de la santé et de la population de la wilaya d'Oran, dans le cadre du programme de la lutte et du dépistage précoce du cancer du sein. Ces équipements ont été répartis à travers les structures importantes.
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Posté Le : 18/10/2013
Posté par : frankfurter
Photographié par : Hichem BEKHTI