« Y a-t-il encore dans ce pays des responsables qui sont conscients de notre
situation et qui ont un cÅ“ur sensible pour sentir la tragédie que nous vivons
?», s'est interrogé hier un malade venu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj,
pour passer l'examen de radiothérapie au centre anti-cancer (CAC) du centre
hospitalier universitaire de Constantine. Et ils sont des dizaines comme lui
venus de toute la région Est, qui errent chaque jour dans les couloirs du
service, dans l'espoir d'obtenir une séance de radiothérapie.
Les patients se plaignent du retard accumulé dans leur prise en charge
pour des séances de radiothérapie et voient du coup leur situation s'aggraver.
«C'est désormais une fatalité cette panne sur les accélérateurs, explique un
médecin, car notre centre fait face à une pression insoutenable du moment que
celui-ci donne des prestations pour toute la région Est constituée de 17
wilayas».
Une note du médecin-chef affichée à l'entrée du service avertit en effet
qu'en raison des pannes fréquentes survenues sur les machines, des rendez-vous
pourraient être reportés. «Les rendez-vous ajournés ne cessent de s'accumuler
et c'est maintenant plus de 500 patients qui attendent leur traitement», confirme
la professeur Djemaa, médecin-chef du service de radiologie du CAC. Cette
praticienne affirme que face à cette situation, le service ne prend plus de
nouveaux malades. Elle expliquera qu'un seul patient nécessite un mois et demi
de traitement, à raison de 3/4 d'heure la séance et chaque appareil, qui
fonctionne de deux à trois fois par jour, ne peut prendre en charge qu'une
trentaine de personnes. «Nous travaillons pour une population de 15 millions
d'habitants de la région Est, avec trois machines seulement, alors que suivant
les normes admises au niveau international, il en faut six pour un million
d'habitants. Et encore, à cause d'une surexploitation continue, ces appareils,
qui ont plus d'une vingtaine d'années d'âge, tombent souvent en panne et on ne
trouve plus de pièces de rechange d'origine parce que le fabricant étranger
n'en produit plus». Elle signale que les différentes astuces utilisées,
notamment le prélèvement de pièces de rechange sur des appareils similaires
réformés et provenant du centre Pierre et Marie Curie d'Alger ne peuvent plus
être utilisées parce que ces pièces ont été épuisées.
Interrogé, M. Zermane, directeur du CHUC, n'a fait que confirmer la
gravité de la situation en rappelant que l'opération d'acquisition de nouveaux
équipements, qui passe par la procédure de passation de marché et par la
commission nationale des marchés, a été lancée au mois de mars 2008. «Et nous
sommes toujours dans l'attente de sa programmation», a-t-il affirmé.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com