Sous le thème : «la radicalisation et la déradicalisation», un séminaire
est organisé, depuis hier, au Centre africain d'études et de recherches sur le
terrorisme (CAERT) à Alger. Diplomates, experts et spécialistes tenteront de
cerner, durant trois journées, la question de l'extrémisme religieux notamment,
qui pousse certains à basculer dans la violence et le terrorisme.
Le sous-développement, la corruption, le chômage et l'exclusion sont
quelques facteurs endogènes qui poussent l'être humain, où qu'il soit, à verser
dans l'extrémisme, a analysé hier, le directeur du CAERT, l'ambassadeur
Francisco Caetano Jose Madeira. Ce dernier a affirmé par ailleurs, que la bande
du Sahel est assise, à la lumière de ce qui s'est passé en Libye et ce qui se
passe au Mali, sur une véritable poudrière.
«Le volet économique est autant important que la lutte antiterroriste», a
déclaré le directeur du CAERT, à l'occasion d'une allocution, lors de l'ouverture
des travaux du séminaire qui a vu la participation de certains membres des
services de renseignements des pays ayant adhéré à l'unité de fusion et de
liaison (Algérie, Burkina-Faso, Niger, Nigeria, Libye, Mauritanie, Tchad et le
Mali). L'UFL créée en 2010 et dont le siège est basé à Alger s'occupe, faut-il
le souligner, principalement de la centralisation et le traitement des
renseignements reçus des services membres dans le but d'élaborer et de diffuser
des renseignements fiables aux forces engagées sur le terrain de la lutte
contre le terrorisme, le trafic d'armes de drogue. L'unité de fusion et de
liaison (UFL) s'est donné également comme mission, à travers une stratégie de
communication, d'informer l'opinion publique sur les dangers du fanatisme, en
contrant le discours propagandiste des terroristes et tenter d'éviter
l'enrôlement de nouvelles recrues dans les rangs de l'AQMI, en particulier.
En rappelant hier la lutte de l'Algérie contre le terrorisme depuis plus
de deux décennies, Kamel Rezzag Bara, le conseiller du président de la
République, a semble-t-il voulu remettre les choses dans leur contexte.
Bara n'a pas hésité à faire le parallèle entre le terrorisme islamiste et
le racisme de l'extrême droite dans certains pays occidentaux. Lors de son
intervention devant les séminaristes, le conseiller de Bouteflika soutiendra
que l'Algérie a compris, depuis longtemps, que la lutte contre le terrorisme
passe aussi par une stratégie de restauration de l'état de droit. La concorde
civile, la réconciliation nationale et les plans de développement, engagés par
notre pays entrent dans ce cadre, a-t-il encore ajouté en soulignant que cela
est venu à bout du terrorisme sur le plan militaire et provoqué la déroute
politique de l'idéologie terroriste.
«Le terrorisme qui est la forme extrême de l'illustration de la
radication violente, ne peut être traité efficacement qu'à travers une
meilleure appréhension des processus divers qui mènent vers cet aboutissement»
a déclaré Rezzag Bara qui reconnaît, toutefois, la «complexité» du phénomène du
terrorisme dans la région.
Le conseiller du président de la République n'a pas par ailleurs, caché
ses craintes de voir la sous-région du Sahel développer des tensions majeures.
«La situation qui prévaut à nos frontières avec le Mali et la Libye,
constitue un facteur de tension pouvant engendrer des implications majeures
dans la région du Sahel», a encore déclaré Bara.
Ce dernier, interrogé sur l'enlèvement de nos diplomates au nord du Mali,
a fait savoir que cet acte est lié à un certain nombre d'actions récentes,
notamment l'attentat contre le groupement de gendarmerie de Tamanrasset.
«L'évolution alarmante de la situation au Sahel nous interpelle tous et plus
particulièrement les représentants des populations qui en subissent directement
les effets de ces actes et violences», a tenu à faire savoir, de son côté,
Abdelhamid Si Afif, président de la commission des Affaires étrangères à l'APN.
Le parlementaire algérien, lors d'une intervention, a tenu à rappeler
tous les efforts déployés par l'Algérie pour lutter, souvent seule, contre le
terrorisme avant que les autres nations découvrent que le phénomène n'a pas de
frontières.
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Posté Le : 09/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com