Censures

«La censure pardonne aux corbeaux, s'acharne sur les colombes.» JuvénalLes régimes dictatoriaux ou démocratiques passent mais la censure demeure. Elle change seulement de forme et de cible.Depuis que ma connexion à Internet a atteint (officiellement, bien sûr)les 2 mégas, je suis sur un nuage malgré les nombreuses et répétitives interruptions qui me gâchent le plaisir, je me défoule autant que je peux en visionnant les vidéos des comiques qui aident les Français à supporter le poids du socialisme à visage humain tel que le conçoivent les socialistes de droite, Hollande et Valls. Parmi les clowns qui suent pour dérider les faces des smicards sans avoir à taper obligatoirement sur les blondes, les belles-mères ou les chefs de gare, il y a pratiquement deux comiques qui sortent du lot: un humoriste intelligent qui a longtemps réfléchi sur le langage et qui prend un malin plaisir à le déstructurer pour mettre en relief les paradoxes et les ambivalences des vocables quand ils sont utilisés dans un contexte bien donné. Ce genre de sketchs aide à rendre le spectateur plus intelligent et l'oriente agréablement en le prenant par l'humour vers les sentiers peu fréquentés de la linguistique: je viens de décrire succinctement le travail qu'a effectué le regretté Raymond Devos.L'autre humoriste qui est situé à l'autre bout de la bande spectrale est l'inévitable Dieudonné qui s'est rendu célèbre en voulant passer les obstacles dressés sur les voies de la communication par le lobby sioniste qui fait loi dans le pays de Voltaire, allant même jusqu'à promouvoir un ministre de l'Intérieur en Premier ministre. C'est dire toute la puissance de ce lobby qui ne s'est pas contenté de squatter de nombreuses associations à but non lucratif (mon oeil!) ou les plateaux de télévision et les studios de la radio où elles distillent sans pudeur leur intolérance et établissent les listes de personnes infréquentables: ce lobby a fait plus, puisqu'il a fait passer une loi interdisant de mettre en doute les vérités trop répandues sur certains aspects de cette innommable boucherie que fut la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, des hommes au talent reconnu avant qu'ils ne s'expriment sur les mystères de la Shoah ou sur l'oeuvre philanthropique que mènent les colons israéliens, connus par leur humanisme et leur sens de l'écologie qui pousse les bulldozers sur les vergers de la Terre Sainte. Silence! On tue! Cette censure imbécile n'est pas nouvelle en ce pays «mère des arts, des armes et des lois» puisque le caricaturiste et humoriste de presse, Siné a eu au moins 25 procès dont le premier remonte à l'âge d'or du général de Gaulle, quand c'était «Tante Yvonne» qui opérait une censure presque officielle. Cette respectable mère de famille et épouse du plus célèbre des Français avait poussé l'outrecuidance jusqu'à interdire sur les ondes radio, privées et publiques, la chanson de Pierre Perret «Les jolies colonies de vacances» au nom de la morale et de la bienséance.On en sourirait presque aujourd'hui, si un autre danger, celui qui emploie à tour de bras les cabinets d'avocat, fait fermer les salles de spectacles jusqu'à imposer des interdits professionnels sur tous ceux qui critiquent la dernière oeuvre de colonisation qui se perpétue au Moyen-Orient avec la bénédiction des monarchies arabes qui préfèrent financer le terrorisme contre la Syrie que la résistance au sionisme. «La loi Gayssot n'est qu'un appui à la politique coloniale d'Israël» déclarera l'écrivain Jacob Cohen dont le nom ne le ferait pas prendre pour un bon aryen.