Légende : Devant le siège de Google à Pékin, un jeune Chinois dépose des fleurs et des messages de soutien au géant d'Internet.
Pékin. Anne-Laure Normandin Le 13 janvier dernier Google lâchait un pavé dans la mare de l'internet chinois : la censure ne lui convenant plus, il exige de négocier et de changer les règles du jeu ou bien de quitter le pays après quatre ans d'efforts pour s'y implanter, durant lesquels il avait gagné 120 millions de clients (un tiers du marché). Mais après un peu plus de deux mois de tractations, Google annonce finalement sa décision. Le 23 mars arrive le jour du dénouement de l'affaire Google qui prend un tournant inattendu. Le groupe de Mountain View, « coupant la poire en deux », annonce qu'il part' tout en restant. Google.cn en chinois déménage... à Hong Kong (Google.hk), jouant ainsi sur la carte de « un pays, deux systèmes ». Google redirige donc maintenant toutes les requêtes vers son site hongkongais, adapté aux utilisateurs du continent, tout en conservant ses bureaux à Pékin, ainsi que ses 600 employés dont 300 chercheurs, adressant là un message de fidélité à son public, tout en réservant l'avenir.Google précise cependant qu'il respectera ses obligations (de censure) dans l'application de contrats en cours, mais ne souhaite plus censurer ces recherches dans ses accords futurs. Amer, le régime chinois taxe l'attitude de Google d'« entièrement erronée », tout en affirmant que cette affaire ne portera pas atteinte aux relations sino-américaines. « A moins que certains n'en fassent une affaire politique », a déclaré mardi à Pékin Qin Gang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse. C'est que ce lâchage coûte à Pékin un sévère coup à son image, à l'intérieur et à l'extérieur, surtout après neuf semaines de tentatives de conciliation. David Drummond, chef juriste du groupe Google, a affirmé que la mainmise publique sur la Toile, trop alourdie depuis les Jeux olympiques, aurait été la cause profonde du départ. Les utilisateurs, pour leur part, sont déçus par cette décision et redoutent les effets sur les nombreux autres services du moteur de recherches. Devant le siège national à Pékin, ils étaient nombreux, hier, à déposer des fleurs, en signe de deuil et à laisser des messages de soutien. On pouvait lire sur certains d'entre eux « See you on the other side » : de l'autre côté de la grande muraille de feu, le firewall'
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Posté Le : 26/03/2010
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com