Algérie

Celui qui sait


Des mois de grève dans l'éducation sans émouvoir le gouvernement, comme si l'élève n'avait plus rien à apprendre et savait déjà tout ou ne sait rien, ce qui revient au même. Juste une conclusion proférée par le ministre de l'Education, qui menace de poursuivre et dissoudre les syndicats qui appellent à la poursuite de la grève. Et c'est tout, pas un mot sur les élèves ou le savoir. On le savait, l'enseignant sait tout, surtout les sanctions encourues. En matière de communication politique, c'est le même principe, les gouvernants ne se sentent pas obligés d'apprendre quelque chose à qui que ce soit sur les développements de la scène nationale. Malgré les derniers scandales, le président de la République ne trouve pas utile de s'adresser à son peuple pour l'informer, et quand il est apparu après une longue absence, c'était juste pour montrer un joueur de football retraité et des frères vivants.Tout comme Amar Ghoul qui, passé il y a quelques jours à l'Assemblée et questionné sur les scandales financiers dans son secteur, a répondu que personne n'avait à savoir quoi que ce soit, une autoroute est faite pour circuler, contrairement à l'information. Chakib Khelil dit ne rien savoir, ce qui revient à dire que personne ne doit rien savoir. Yazid Zerhouni a réglé le meurtre de Ali Tounsi en deux mots, une « affaire personnelle », rien à dire. En gros, tout est dit, il n'y a rien à dire, et à la base, pour les plus curieux, tout est écrit dans le Coran de toute façon. L'Algérien sait tout ou est censé tout savoir, les Algériens n'ont rien à apprendre et leurs gouvernants rien à leur apprendre. Il reste tout de même une chose à savoir, et si c'était une histoire de quotas ' Dans le sens où les Algériens n'ont rien à savoir parce qu'un seul homme détient tout le savoir dans le pays ' Qui ' Lui. Celui qui sait tout. Sur tout. D'ailleurs, personne ne sait rien sur lui.
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