Publié le 05.08.2024 dans le Quotidien l’Expression
Les premiers textes que le lecteur découvrira dans ce livre remontent à 1968. Cet ouvrage représente en quelque sorte, un récapitulatif de toute une vie dédiée à l’écriture littéraire.
Abderrahmane Arab a décidé de rassembler ses anciens textes dans un livre intitulé «Si tu vas à Tamgout», et paru aux éditions El Amel de Tizi Ouzou. Ce sont des textes publiés, en majorité, dans différentes revues et journaux entre 1968 et 2020.
L'auteur précise que l'ensemble constitue une chronique chargée d'amertume mais non exempte d'espoir de plus d'un demi-siècle de l'Algérie indépendante. «En dépit du cadre historique, ce livre reste essentiellement littéraire et n'a d'autre prétention que de promouvoir le plaisir du texte. Le livre contient cinq nouvelles: Comme un frêne en été, Si tu vas à Tamgout, Soliloque, Errements et Lettre d'Australie.
Le livre comprend également des poèmes dont un hommage à Tahar Djaout, le poète assassiné, Jeunes de tous les pays rentrez chez vous et Aux martyrs du lycée de Tizi. Dans une longue introduction, l'auteur rappelle avec moult détails les différents contextes ayant caractérisé l'Algérie indépendante et donc ayant présidé à l'écriture des nouvelles et des poèmes qu'il propose dans son livre. Des événements que l'on pourrait qualifier d'historiques, y sont cités pour illustrer les conditions qui ont inspiré l'auteur. Et, explique l'écrivain Abderrahmane Arab, c'est sous ce background «glauque» que viennent s'insérer, l'une après l'autre, ces nouvelles qui sont autant de stations des lendemains qui chantent et des illusions perdues. Il faut rappeler que certaines de ces nouvelles ont même été primées à une époque où les plumes de grande envergure pullulaient. Abderrahmane Arab a été primé en 1968 pour sa nouvelle: Comme un frêne en été. Cette nouvelle avait obtenu le deuxième prix de la nouvelle lors du concours organisé par le prestigieux hebdomadaire Algérie-Actualité. Une autre nouvelle comprise dans ce recueil a également été couronnée par le Premier Prix national de la nouvelle «Rédha Houhou» (version langue française) et ce, en 1969. Elle a été publiée dans la mythique revue Promesses. Il s'agit de la nouvelle intitulée Si tu vas à Tamgout. Dans cette nouvelle, l'auteur aborde le thème du désenchantement révolutionnaire ainsi que la perte de repères.
L'une des nouvelles intitulée Lettres d'Australie», a été publiée dans le journal Algérie Actualité, en 1991. Quand la nouvelle de l'assassinat de Tahar Djaout lui parvint, Abderrahmane Arab écrivit sous l'effet du choc et de l'émotion un poème «élégie pour Tahar Djaout». Ce texte, dédié à l'un de nos meilleurs romanciers et poètes, est repris dans le livre en deux versions: amazighe et française. Abderrahmane Arab est l'auteur de plusieurs livres en français et en anglais. Il naquit à Azeffoun, région ayant donné de nombreux hommes de culture comme Tahar Djaout, Mohamed Fellag, Boudjemaâ El Ankis, El Hadj Mhamed El Anka, Issiakhem, Iguerbouchen, Hnifa, etc. Ancien professeur honoraire de l'université d'Alger, Abderrahmane Arab avait fait des études supérieures à Alger, aux Etats- Unis et en Grande-Bretagne. En plus de dix ouvrages en langue anglaise dont il est l'auteur ou le coauteur, Abderrahmane Arab est l'auteur d'un magnifique roman intitulé La colline sacrifiée paru en 2019.
Aomar MOHELLEBI
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Posté Le : 05/08/2024
Posté par : rachids