Algérie

Célébrations dénaturées, excès, gaspillage... Trop de dérapages dans nos fêtes



Célébrations dénaturées, excès, gaspillage...                                    Trop de dérapages dans nos fêtes
Aïd el-fitr et Aïd el-adha
Rappel n L'Aïd el-fitr est d'abord et avant tout un moment privilégié où chacun mesure sa capacité à transcender ses passions et ses mesquineries quotidiennes.
Il faut le dire sans rougir et sans complexe, nos fêtes en Algérie sont chères, complexes et parfois même compliquées.
Avec le temps certaines d'entre elles ont été carrément vidées de leur contenu initial. La recherche du beau à tout prix, du luxe, du tape-à-l''il et une absence flagrante de culture aussi bien religieuse que civique ont fini par donner à ces fêtes des allures pour le moins profanes.
Prenons l'exemple de l'Aïd el-fitr. La tradition est aujourd'hui ancrée, toutes les familles préparent des gâteaux et c'est à qui aura les plus grands plateaux de cuivre qui ornent la maison.
Certains foyers se saignent à blanc uniquement pour faire bonne figure devant les voisins.
Peu leur importe de grever leur budget, rien ne les oblige à le faire. Et pourtant l'Aïd el-fitr est d'abord et avant tout la fête du pardon, de la solidarité avec les démunis et surtout un moment privilégié ou chacun mesure sa capacité à transcender ses passions et ses mesquineries quotidiennes. Même chose pour l'Aïd el-adha. Le sacrifice du mouton doit être perçu et compris par le fidèle comme le rappel solennel de l'extraordinaire piété d'Abraham et de sa soumission à son seigneur.
Il est donc une tradition, une sunna et non une obligation. Là encore des familles, presque sans le sou, mettront en gage le peu de bijoux qu'elles possèdent pour acheter un bélier et faire comme tout le monde. Mais ce rituel qui va au-delà du sacrifice, ne doit pas nous faire oublier une autre dimension de cette fête qui a été totalement occultée et même dévoyée. Pour de nombreuses familles pour ne pas dire la plupart d'entre elles, le mouton égorgé est l'occasion non seulement de faire bombance, mais surtout la possibilité de manger de la viande pendant au moins un mois.
Et c'est là où réside la dénaturation même de cette fête. L'Aïd el-fitr n'a jamais été par définition une fête des barbecues ni un festival de grillades, mais l'opportunité pour les fidèles de faire don de leur bête, au moins les trois quarts de l'animal, aux démunis et aux pauvres qui n'ont pas souvent l'occasion de se l'offrir.
Parallèlement à ces comportements qui n'honorent certes pas les fidèles et qui en disent long sur le degré de leur piété, des familles ont pris l'habitude de faire la fête sous n'importe quel prétexte, au besoin de l'inventer. C'est ce que nous allons voir dans les chapitres suivants.
Imaad Zoheir


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