Algérie

Célébration du premier Mouharem : Ces mets traditionnels qui rappellent l'enfance



Célébration du premier Mouharem : Ces mets traditionnels qui rappellent l'enfance
Les familles algériennes accueillent le premier Mouharem dans la joie à l'instar de la célébration du premier janvier. Alors le repas familial devient traditionnel et convivial.
Mais chaque famille a ses propres traditions culinaires qui rappellent l'origine régionale et l'enfance. Des moments où la mémoire des adultes replonge dans le passé quand tout le monde se rassemblait autour d'une meida. La famille, tel un rituel, reçoit pour ce jour béni, du monde à qui il faut faire honneur. Certains mets demandent de longues heures de préparation comme la «chakhchoukhet edfar», une spécialité constantinoise que la famille Khettab de Bab El-Oued, affectionne depuis des générations.
C'est une fine galette à base de semoule et de farine, préparée la veille et découpée en menus morceaux. Une sauce rouge, relevée, garnie de gros morceaux de viande est confectionnée le lendemain. Le jour «J», une salade verte accompagne ce plat principal et des fruits de saison en guise de dessert. La soirée est agrémentée de thé avec de petits biscuits. «Les discussions qui s'allongent à une heure tardive de la nuit et portent essentiellement sur le bon vieux temps et les petites aventures vécues par chacun», raconte la mère.
Mais la majorité des Algérois préfère la rechta, une sorte de spaghettis fait maison arrosée d'une sauce blanche et agrémentée de navets ou de courgettes le tout accompagné de poulet. La famille Beldi, de la Basse Casbah, ne déroge jamais à la règle. Chaque maoussem, la rechta est préparée quelques jours avant à l'aide d'une machine spéciale pâte. La maman, une septuagénaire, fait appel à ses filles et belles- filles pour ne pas trop s'attarder sur cette confection qui demande des heures de travail. «Tout le plaisir est là», dira la cheftaine, qui aime s'entourer de sa petite famille. Le soir après le repas, place à la narration des contes, d'antan, que les petits affectionnent et qui les changent des dessins animés.
«Chakhchoukhet b'ssakra» est un autre plat typiquement des Aurès. Très compliqué et trop long à préparer. Ce met relevé avec sauce rouge et poulet, dinde ou viande d'agneau, exige une certaine expérience et un certain doigté. Les feuilles qui rappellent les diouls doivent être très fines et résistantes. «La pâte doit être malléable et élastique, tandis que la poêle doit être assez épaisse pour que les feuilles ne se brûlent pas», explique la maîtresse de maison, originaire de Biskra.
La dame a appris à toutes les filles de la famille ce plat et bien d'autres, typiquement du Sud. Une fois les feuilles confectionnées, elles sont coupées en quatre et disposées dans un grand plat. Une quantité de sauce rouge épaisse parfumée au «rass el hanout» est versée dessus, juste pour imbiber la pâte feuilletée.
Ce plat savoureux est préparé chez la famille Ben Slimane à chaque heureuse occasion. Malgré plusieurs générations des Ben Slimane qui ont vécu à la Casbah puis à Hammammet, Biskra la racine, les ancêtres, les plats traditionnels est toujours là pour rappeler les origines, l'authenticité et le terroir. Quant à la soirée, elle est agrémentée par les nouvelles croustillantes qui viennent du bled, les déboires des uns, les coups de chance des autres... ainsi de suite.
Le lendemain c'est une nouvelle année de l'Hégire qui commence avec son lot de hauts et de bas.


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