Le caractère exclusivement festif qui a caractérisé la célébration officielle du cinquantenaire de l'indépendance du joug colonial français est loin d'être du goût du secrétaire général du mouvement Islah qui crie à une velléité de passer sous silence le contentieux historique d'avec l'ancienne puissance coloniale.
Hamlaoui Akkouchi désapprouve aussi bien dans le fond que dans la forme cette célébration qu'il considère à la fois «folklorique» et surtout «onéreuse». S'exprimant ce samedi à l'ouverture d'une réunion ayant regroupé les chefs des bureaux de wilaya du mouvement, il n'y est pas allé par trente-six chemins pour crier à la dilapidation des deniers publics au moment où, dira-t-il, l'on brandit la «menace» d'une austérité du fait du recul des rentes pétrolières. Et de dénoncer le caractère presque exclusivement festif des festivités de cet événement majeur, citant en exemple des concerts, notamment celui animé par cette artiste libanaise qui, en plus du mirobolant cachet qu'elle a reçu et qui a suscité, pour rappel, une levée de boucliers entre la ministre de la Culture et l'organisateur de l'événement, la mairie d'Annaba en l'occurrence, a mobilisé près d'un demi-millier de policiers pour sa seule sécurité. Ou encore cette soirée donnée par une troupe française dont les artistes filles «dansaient presque nues», regrettera Akkouchi qui s'appesantira sur les spectacles pyrotechniques des mercredi, jeudi et vendredi derniers à la fois chers et nullement opportuns. «C'est un message clair du pouvoir pour le peuple : chante et danse et ne demande surtout pas de comptes et de bilan», affirmera-t-il encore. Et pour parler justement de bilan, le secrétaire général du mouvement Islah dénoncera énergiquement la promotion personnelle que s'est offert le président de la République à travers les fameux suppléments chèrement payés sur l'argent du Trésor public dans les plus grands quotidiens de par le monde. «Au lieu d'un bilan global des cinquante ans d'indépendance, Bouteflika s'est limité à faire son propre bilan comme si le pays n'a connu d'autre président que lui», s'emportera Akkouchi. Encore que, poursuivra-t-il, même ce bilan «maquillé» a péché par des étapes sciemment oubliées comme celle de la réconciliation nationale ou encore celle de la tragédie nationale effleurées dans la chorégraphie produite à l'occasion par l'ONCI (l'Office national de la culture et de l'information). Pour Akkouchi, cette manière de célébrer un événement de la grandeur du cinquantenaire de l'indépendance est loin d'être fortuite car, selon lui, s'inscrivant en droite ligne d'une «velléité» du pouvoir de passer outre le lourd contentieux historique d'avec l'ancienne puissance coloniale dans la perspective de nouvelles relations bâties en faisant table rase du «passé». «Ce que nous n'accepterons jamais. D'ailleurs, nous ferons du fameux projet de loi criminalisant le colonialisme notre principal cheval de bataille dans le cadre du groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte dont El Islah est partie prenante», dira-t-il. Le secrétaire général du mouvement Islah n'a pas manqué de bifurquer sur l'actualité politique nationale marquée, dira-t-il, par une «congélation» et une paralysie totale et ce, regrettera-t-il, aux antipodes de ce qui était attendu des législatives du 10 mai dernier, quand on promettait que ces dernières allaient booster la scène nationale.
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Posté Le : 08/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M K
Source : www.lesoirdalgerie.com