Célébration du centenaire de l'écrivain Leonardo Sciascia

L'Italie célèbre le centenaire de la naissance de l'écrivain italien Leonardo Sciascia qui a vu le jour le 8 janvier 1921 à Racalmuto, dans la province d'Agrigente en Sicile. En cette occasion, l'Institut culturel italien d'Alger avait programmé pour la journée de jeudi dernier, une rencontre littéraire et un spectacle théâtral en langue italienne au théâtre de l'ambassade d'Italie à Alger, en l'honneur du grand écrivain.Le programme comporte, notamment, des scènes théâtrales (Pourquoi ont-ils tiré et L'Interrogatoire de Don Mariano) tirées du roman Le jour de la chouette, réalisées et interprétées par des étudiants des universités d'Alger et de Blida, sous la direction de M. Annamaria Poeta, professeur d'italien à l'Université d'Alger 2. Au programme de cette même journée figuraient aussi les conférences «Les nuances littéraires du roman Le Conseil d'Egypte», par le Pr Mouloud Bourenane - docteur en littérature italienne à l'Université Alger 2, puis «L'omerta dans le roman Le jour de la chouette, par le Pr Abdellah Maâsoum, maître des conférences en littérature italienne à l'Université Alger 2. Fils d'un employé dans les mines de soufre et d'une femme au foyer, Leonardo Sciascia en 1935 suit sa famille à Caltanissetta (Sicile). Dans l'Istituto Magistrale de cette ville, il aura comme enseignant l'écrivain et dramaturge Vitaliano Brancati qui lui fait découvrir la littérature française. Il découvre aussi la littérature américaine et l'Illuminisme. En 1956, il publie son premier roman, Les Paroisses de Regalpetra où il décrit, sous forme de fiction, son expérience d'instituteur dans son village natal. En 1961, il a publié le roman policier, ayant un arrière-plan politique, Le Jour de la chouette, dont l'histoire se déroule dans un village sicilien dominé par la mafia et sa loi du silence l'omerta. En 1968, Damiano Damiani en fait une adaptation à l'écran avec Franco Nero et Claudia Cardinale dans les rôles principaux. En 1963, Leonardo Sciascia publie Le Conseil d'Egypte suivi en 1964 par le roman Mort de l'inquisiteur qui relate l'histoire du moine Diego La Matina, persécuté par l'inquisition de Palerme.
Leonardo Sciascia continue à écrire des romans souvent des fictions à connotation politique comme À chacun son dû (1966) dont le film homonyme réalisé par Elio Petri, avec Gian Maria Volonté dans le rôle principal, reçoit le prix pour le meilleur scénario au Festival de Cannes. À partir de 1969, il écrit régulièrement dans le Corriere della Sera. Il publie la même année La Controverse liparitaine, qui raconte la controverse éclatée, au début du XVIIIe siècle, entre l'évêque de Lipari et l'administration fiscale. En 1971, paraît Le Contexte dont Francesco Rosi en tire, en 1976, le Film Cadavres exquis, avec Lino Ventura dans le rôle principal.
En 1973 paraît le recueil La Mer couleur du vin, et l'année suivante Todo modo, l'inquiétante histoire d'un groupe d'hommes politiques qui, réunis dans un ermitage pour des exercices spirituels destiné à les purger de leurs crimes de corruption, se retrouvent au centre d'une série de crimes qui décapitent la direction de leur parti. Un film du même titre sera réalisé par Elio Petri avec Gian Maria Volonté et Marcello Mastroianni dans les rôles principaux. Leonardo Sciascia écrit aussi Candide, un rêve fait en Sicile (1979) et Stendhal et la Sicile (1984).
Atteint d'une grave maladie depuis le début des années 1980, il continue son activité littéraire, avec articles, interviews ou encore des récits narratifs : l'amer Portes ouvertes (1987), Le chevalier et la mort (1988) et Une histoire simple (1989).
Leonardo Sciascia est mort le 20 novembre 1989 à Palerme. Sur son tombeau, à Racalmuto, est gravée une citation d'Auguste de Villiers de l'Isle-Adam, «Nous nous en souviendrons de cette planète», choisie par Sciascia lui-même.
Kader B.