Algérie

Célébration du 1er Novembre à M'sila


Célébration du 1er Novembre à M'sila
Des chouhada oubliés, un camp de concentration complètement détruit et des symboles dégradés. Pourtant une instruction qui stipule la dénomination est exclusive dans le secteur de l'éducation au nom des chouhada. Comme à l'accoutumée, la wilaya de M'sila a, célébré le 61e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération dans la nuit du samedi où se sont regroupées les autorités et une centaine de personnes, pour la plupart des jeunes, quelques femmes accompagnées de leur progéniture en bas âge et des représentants des associations et de la société civile qui ont assisté à minuit à la levée des couleurs nationales suivie de feux d'artifice et de coups de baroud d'honneur retentissants, en signe de souvenir de la première balle tirée un 1er Novembre 1954 ici et là , quelque part dans notre vaste pays, déchirant l'obscurité de cette longue nuit et secouant le silence des mechtas et douars algériens, pour annoncer le début d'une guerre de Libération.Malheureusement, ces festivités n'ont guerre répondu aux attentes de quelques citoyens venus en compagnie de leurs enfants pour voir de si près des hommes ayant pris part à cette grande histoire de l'indépendance ; comme l'a révélé une femme, avocate de profession, venue célébrer cette occasion sur la demande de ces 4 petites filles, toutes rentrées déçues pour avoir assisté de loin, c'est-à-dire derrière les barreaux du jardin du 1er-Novembre situé aux alentours de la cité Nasr (1 000 logements), ne pouvant s'approcher de leurs idoles moudjahidine. A signaler que seuls les responsables et leurs invités avaient le droit d'accéder à l'intérieur du lieu de la fête, à proximité des murs en marbre portant la liste des martyrs de la wilaya. M. Larbi, un retraité, venu pour se rappeler lors de sa jeunesse les sons retentissants de défunt Aà'ssa Messaoudi à travers les ondes de la radio «Sawet El Arab» et du regretté poète de la Révolution, feu Moufdi Zakaria.Un autre se demande où l'on est avec cette passation de consignes et le relais qu'on devrait remettre aux jeunes lorsqu'on assiste à une fête nationale sans pouvoir y collaborer ou y participer, proférant des propos dévoilant les organisateurs bien installés au chaud à l'intérieur de la «mouhafada des moudjahidine», située à proximité des lieux de la fête. Par ailleurs les simples citoyens se frottent les mains dehors dans cette nuit émaillée de brises fraîches en attendant le début de cette célébration.En cette occasion, on ne peut que déplorer la situation dégradée du camp de concentration d'«El Djorf» dans la commune de Ouled Derradj, située à 22 km à l'est du chef-lieu, cette situation déplorable a duré plus d'une vingtaine d'années, abandonné et occupé par des citoyens pour y résider, désormais démoli et ne reflétant plus l'histoire de la guerre de Libération, ce camp d'emprisonnement et de torture de milliers d'Algériens dont plusieurs font de temps en temps un passage dans le lieu voulant voyager un peu dans l'histoire avec l'intention de se rappeler les conditions difficiles de détention, des personnes venant de Annaba et d'autres wilayas du pays parmi lesquelles qui se rappellent des responsables du mouvement national tel le regretté Slimane Amirat et d'autres ayant fait un séjour de détention dans ce camp qui a été bien décrit dans le film Le vent des Aurès de Lakhdar Hamina Med, cet espace ne garde que la clôture refaite récemment.La place des Martyrs de la ville de M'sila, un autre lieu qui a été baptisé au nom des premiers 6 chouhada ramenés du côté de Ouenougha», selon un témoignage, et qui ont été déposés par les autorités françaises pour avertir les citoyens et leur dire voilà le sort de celui qui veut réclamer son indépendance ou s'engager dans la rébellion ; une placette pleine d'arbres, de fleurs et de gazon dans les années 1970, désormais elle a perdu tout son charme pour l'abandonner au profit des vendeurs à la sauvette et des gargotiers ambulants.Quand on veut se rappeler des personnes ayant laissé une empreinte dans cette vaste étendue de l'histoire de la guerre de Libération, beaucoup sont inscrites dans les oubliettes, «Ami Mohamed Hadj Aroussi», l'un des rescapés de la Seine, chef de cellule dans la formation du FLN à Paris, jamais invité à dire ce qu'il avait vécu un 17 Octobre 1961, pourtant il a beaucoup de choses à dire.Désormais à M'sila, la priorité est accordée aux responsables qui sont passés par la wilaya et aux anciens moudjahidine gravant leurs noms sur les panneaux en vue de dénommer des structures publiques,des placettes et des boulevards,omettant complètement les martyrs et ceux qui ont donné vie et âme pour la liberté du pays et se faire oublier par des compagnons de combat, tel est le cas de Laà'di Abdallah mort au barrage K'sob, condamné à mort à côté de quelques-uns parmi ses compatriotes tels : les frères Benyounès El Hachemi et Aà'ssa, Lakhdar Hamina Lakhdar, Ben Yahia Abdelaziz, M'hamedi El Hocine, Chadi H'maà'da, Brahimi Tahar, Hamani Madani, Ben Dib Belkacem, Felloussia Mohamed et autres, pour avoir organisé plusieurs attaques contre des convois militaires en plaçant des mines sur leur passage, l'un des plus jeunes chouhada de la région, selon des témoins encore vivant, qui s'appelait Abdallah le minier, c'est le frère cadet du moudjahid Laà'di Mohamed appelé Djelloul qui a fait la prison de «Guesr-ettair» du côté de Sétif pour être détenu dans la région de Maâdhid arme à la main, même leur père Saci mort sous la torture de l'administrateur pour avoir divulgué des secrets au profit de la Révolution, le regretté Laà'di Abdallah n'est même pas porté décédé à l'état civil de la commune de M'sila, il ne figure pas parmi les martyrs de la wilaya, malgré les témoignages de Ben Yahia Ali, Mohamed Saâda, Aà'ssa Ben Derbal et autres parmi ses compagnons de combat toujours en vie.La question qu'on se pose : à qui incombe-t-on cette responsabilité de signaler et mentionner la mort d'un chahid et l'inscrire dans la liste des martyrs de la guerre de libération ' en attendant une réponse pour la famille de ce chahid Abdallah Laà'di, demeuré toujours vivant dans le registre de l'état civil de la mairie de M'sila.


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