Cette année, il faut compter en moyenne 10 000 à 15 000 DA de hausse par rapport aux prix pratiqués l'année passée pour l'achat d'un mouton.Le rite du sacrifice du mouton pour l'Aïd El- Adha, avec ses traditions familiales l'accompagnant, est tout autant suivi d'un autre rite, celui de la spéculation et de l'inflation des prix du mouton et des produits alimentaires, notamment les légumes frais. Cette année plus que les autres aïds, les Oranais s'attendaient bien à devoir en passer par ce sacrifice du budget familial mais, une fois encore malheureusement, les maquignons et autres "trabendistes" du mouton ont battu un lamentable record.Comparativement à l'année passée où déjà les citoyens aux revenus moyens et limités se lamentaient des prix élevés, cette fois-ci, et à quelques jours de l'Aïd, il faut compter en moyenne de 10 000 à 15 000 DA de hausse pour un mouton. Dans les rues d'Oran, dans les marchés ou dans les transports, il n'est plus question que de cela, le mouton qui affiche des prix allant de 40 000 à 45 000 DA pour un agneau, et un beau mouton bien engraissé aura dépassé parfois les 70 000 DA. Une inflation vertigineuse donnant le tournis à un grand nombre d'acheteurs, comme ceux vivant avec un SNMG ne dépassant pas 16 000 DA. "Comment consacrer plusieurs mois de salaire pour l'achat du mouton ' Nous ne pouvons plus assumer. J'ai honte devant mes enfants, mais je ne peux plus depuis quelques années acheter le mouton", fulmine un père de famille au statut de saisonnier dans les collectivités locales.D'ailleurs, les bouchers confient cette tendance avec aussi, d'année en année, des clients plus nombreux qui commandent juste quelques kilos de viande, de quoi faire "el melfouf" ou encore le plat de "osbane" incontournable. Pour expliquer cette tendance à la hausse cette année encore, l'on nous avance l'impossibilité de contrôler le secteur, d'autant qu'aujourd'hui, la fièvre aphteuse des bovins a nettement perturbé le marché des ovins. Mais on évoque surtout cette réalité souvent cachée par les autorités, la mainmise de l'informel sur toutes les chaînes de l'élevage des ovins, les points de ventes non déclarés, alors que pas moins de 46 ont été prévus de manière officielle. Tout cela fait que le client reste ce dernier maillon sur lequel tous les intervenants se "graissent". La libéralisation du marché de manière générale s'est en fait accompagnée d'une dérégulation tout aussi générale, alors que la mise à niveau du secteur de l'agriculture et de l'élevage attend toujours.
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Posté Le : 29/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : D LOUKIL
Source : www.liberte-algerie.com