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Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres Hommes et femmes au destin prodigieux (208e partie)


Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
                                    Hommes et femmes au destin prodigieux (208e partie)
Résumé de la 207e partie - Le major Piercy raconte au philosophe Gabriel Marcel qu'il a pu établir des contacts avec son épouse défunte.
Gabriel Marcel écrit : «Le major m'expliqua qu'il n'avait même plus besoin de faire appel au médium qui avait été d'abord l'intermédiaire entre lui et sa femme, mais qu'il vivait maintenant avec celle-ci dans une communication constante, et sans même avoir à recourir à l'écriture automatique. Il me cita des exemples tout à fait précis qui me permirent de comprendre que sa femme était désormais associée même aux détails de sa vie quotidienne, et que c'était d'ailleurs elle qui l'avait poussé à se remarier avec la jeune femme que j'avais vue, et cela, dans l'intérêt des enfants' Le major m'invita à aller le voir chez lui, mais retenu par une sorte de discrétion, je m'abstins de lui écrire pour lui rappeler son invitation, et, la guerre survenant, je perdis tout contact avec lui. je le regrette, c'était un homme original et curieux. Il avait écrit un livre dont il me fit cadeau et dans lequel il entreprenait de donner une interprétation spirite d'un certain nombre de faits relatés dans l'écriture sainte'
Cette histoire me fit une profonde impression : mais c'est sans doute en moi, plutôt le dramaturge que le philosophe qu'elle émut. Je me demandais avec une très vive curiosité quel pouvait être l'état d'esprit de la resplendissante créature que j'avais sous les yeux et qui avait accepté de lier sa vie à celle du major, tout en sachant parfaitement que celui-ci était, si je puis dire, spirituellement bigame et vivait dans une intimité constante avec la morte. J'ajoute que sur ce point, je n'ai jamais obtenu aucun éclaircissement, je n'eus pas l'occasion de causer en particulier avec la jeune femme, et d'ailleurs, il est trop évident que je ne me serais pas permis de l'interroger. Tout ce que je puis dire, c'est qu'elle ne donnait aucunement le sentiment d'un être rongé par une angoisse ou une jalousie quelconque, elle avait au contraire l'expression la plus paisible, avait du reste un bébé à elle et semblait entretenir les meilleurs rapports avec ses beaux-enfants.»
Gabriel Marcel avoue que cette histoire l'a laissé dans l'expectative : «Je n'aurais reconnu à personne le droit de déclarer au major Piercy ''Vous êtes dupe d'une illusion ou d'un mirage de l'inconscient''. Mais je n'aurais pas non plus été jusqu'à affirmer catégoriquement que le major était réellement en rapport avec sa première femme. Peut-être faudrait-il dire que j'étais intérieurement divisé, qu'une partie de moi-même était portée à donner raison au major, alors qu'une autre partie, plus critique, restait sur la réserve'»
Cette histoire lui a fourni le sujet principal de l'une de ses pièces, Le porte-glaive, écrite durant la Première Guerre mondiale. Il reprend également ce sujet dans une autre pièce, l'Iconoclaste, écrite en 1920 et où il évoque les problèmes de la mort. Cette pièce porte notamment les hésitations qu'il a eues. Elle s'achève sur une affirmation qui anticipe sur ces travaux philosophiques ultérieurs.
Mais avant qu'il n'écrive cette seconde pièce, il a fait, durant la guerre, une expérience qui l'a, également impressionné et a déterminé sa vie spirituelle.
Durant la guerre, il n'a pas été mobilisé à cause de sa santé fragile, mais il a servi dans la Croix-Rouge, s'occupant notamment d'un service chargé de la recherche de militaires disparus, ainsi que de civils résidant dans les zones occupées. (A suivre...)
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