Algérie

Cela s'est passe un jour/ Aventures, drames et passions célèbres Destins extraordinaires (423e partie)



Résumé de la 422e partie - Tout au long de son procès, Mata Hari est accusée d'espionnage. En fait, ses juges ne disposent que d'une preuve : un télégramme des services allemands, qui évoque sa collaboration.
Les témoins sont appelés à la barre. Très peu d'entre eux se présentent de peur de se compromettre. Un diplomate, Henri de Marguerie, a le courage de défendre Mata Hari, au risque de compromettre sa carrière :
«Elle n'a jamais tenté de me subtiliser des informations ! Nos rencontres consistaient à parler d'art, de ses représentations.»
Ce ne sera pas le cas de l'homme qu'elle aime. Le jeune officier russe, qu'elle a soigné avec dévouement à Vittel, le capitaine Vadim Maslov, va la qualifier d'aventurière, ce qui lui fera très mal.
Le procès touche à sa fin. C'est le moment des plaidoiries. Le colonel Mornet prononce un réquisitoire très sévère que le discours chaleureux de maître Clunet, l'avocat de Mata Hari, ne parvient pas à atténuer.
Le tribunal se retire pour délibérer. Il revient au bout de dix minutes avec un verdict : la peine de mort. Maître Clunet éclate en larmes tandis que Mata Hari répète, abasourdie : «Ce n'est pas possible !»
La presse parisienne va accueillir le verdict avec indifférence : Mata Hari, que cette même presse a portée aux nues, n'est qu'une espionne à la solde de l'ennemi...
Quelques amis vont se mobiliser. On pense que de hautes personnalités, qui ont eu autrefois des relations avec la danseuse, sont intervenues en sa faveur. Mais c'est la guerre et la clémence est refusée. Le président Poincaré refuse la grâce. L'exécution est fixée au 15 octobre 1917.
A l'aube, un groupe d'hommes aux visages fermés et une religieuse viennent la réveiller dans sa cellule.
«C'est déjà l'heure ' demande-t-elle. Quelle mauvaise habitude que celle des Français d'exécuter les gens à l'aube ! J'aurais aimé faire un bon repas, puis aller me promener à Vincennes dans l'après-midi...»
Comme la religieuse se met à pleurer, elle lui dit, affectueusement : «Ne pleurez pas, ma s'ur, vous aurez une belle mort !»
Elle sourit à son avocat qui est également venu. Celui-ci s'approche d'elle et lui suggère, à voix basse, de dire qu'elle est enceinte. Peut-être que cette feinte pourrait la sauver in extremis. Mais elle refuse.
On lui demande si elle a une révélation à faire.
' Non, dit-elle.
Mais elle demande un pasteur pour se faire baptiser. Le pasteur Darboux, qui est là, accède à sa demande. La troupe se retire et les laisse seuls un moment.
Elle fait sa toilette et se tient prête à partir. Elle est conduite à la cour de la prison où l'écrou est levé.
«Maître, demande-t-elle à son avocat, je voudrais écrire des lettres. Je vous charge, si vous voulez bien, de les remettre aux destinataires.» On lui donne de quoi écrire. Les trois lettres sont destinées, une à sa fille, restée en Hollande, une autre au capitaine Maslov, la troisième à un haut fonctionnaire français. (A suivre...)


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