Cela permet de frauder et de booster Le taux de participation Un électeur, deux voix

Si la majorité des électeurs algériens ne se sont pas rendus aux urnes ce jeudi 29 novembre, d'autres l'ont fait à leur place. Ils ont été nombreux, en effet, à pouvoir voter plutôt deux fois qu'une. Peut-être même trois fois... ou plus. Le cas de B. S., un jeune électeur de la commune de Chéraga, dans la wilaya d'Alger, est une illustration parfaite de ce trafic qui, dans les wilayas de l'intérieur, fleurit certainement beaucoup plus que dans la capitale. B. S. est détenteur de deux cartes d'électeur. Une erreur ' Sûrement pas, car les deux documents portent des numéros d'inscription différents, mais formés des mêmes chiffres (948 142 et
981 244) et sont établis le même jour (le 3 novembre 2012), dans la même APC, celle de Chéraga. B. S. pouvait donc voter deux fois, dans le même centre de vote, mais dans deux bureaux différents (n°84 et n° 120). D'une pierre deux coups, ce trafic permet de rehausser le taux de participation et de frauder pour le ou les parti(s) favori(s) de l'administration. Mais il prouve surtout que le fichier électoral algérien est un fourre-tout et que le pays n'est pas en état de connaître une consultation électorale digne de ce nom.