Algérie

Cela est d'autant plus vrai que nous en sommes les acteurs au quotidien



Et quel théâtre, celui dans lequel il y a des perdants et des gagnants. Traditionnellement, le théâtre est un genre littéraire qui a fait ses preuves depuis l'antiquité et qui s'est depuis perpétué jusqu'à devenir indispensable à l'évolution culturelle des peuples qui le pratiquent et à une meilleure connaissance de soi-même.Soyons plus clairs en affirmant que le genre consiste en des pièces comiques ou tragicomiques et tragiques exactement comme cela se passe dans la vie de tous les jours, depuis l'aube de l'humanité. Si nous examinons le contenu des pièces théâtrales de la Grèce, pays où le théâtre a vu le jour pour la première fois au monde, nous constatons qu'elles ont été inspirées de la réalité sociales marquées par les évènements internes, les guerres, les conditions de vie, les croyances. Les dramaturges : Sophocle, Euripide, Eschyle les ont composées oralement, il n'y avait pas d'écriture en ces temps-là et les pièces jouées dans la langue où elles ont été construites était celle de tous les habitants de la cité. Le théâtre se jouait en des lieux précis : scène aménagée à même le sol en terre battue et tout autour des gradins pour recevoir les spectateurs venus voir jouer les acteurs incarnant admirablement les personnages de la pièce.
Le public écoute attentivement les échanges paroliers entre les personnages, se rendent compte eux-mêmes qu'il s'agit des problèmes de comportements humains qui agitent les gens, les poussent à faire du bien ou du mal, éprouvent de forts sentiments d'amour ou des émotions comme dans les pièces de Molière où on joue au Tartuffe, au Don Juan, au Misanthrope ou au Philanthrope, ces personnages, on en rencontre partout dans la vie de tous les jours. Dans les différentes phases de sa vie, chaque individu humain joue, malgré lui, un rôle. Il faut considérer que les personnes avec nous partageons un espace de vie, ou les collègues dune même famille professionnelle, ou ses propres camarade de classe comme autant de troupes théâtrales.
Et la vie commence dans le milieu familial
C'est là que commence l'expérience de la vie pour l'individu et qu'il connait ses premières joies et souffrances qui le marquent pour son avenir. S'il a la chance de bénéficier de la chaleur familial, il s'épanouit et a de fortes chances de connaitre le vrai bonheur. Dans le cas contraire, s'il lui arrive de vivre dans la misère, c'est la tristesse quotidienne, la précarité ; il arrive que des enfants réussissent malgré les difficultés et le drame permanent, c'est des enfants qui ne se laissent pas abattre per le destin malheureux. Voyant le père et la mère empêtrés dans les problèmes, ou parce qu'ils malades et incapables de se relever.
Ces enfants prennent leurs responsabilités, très jeunes, ils comprennent ce qu'il convient de faire. A force de persévérer dans le bon sens, ils finissent par sortir du gouffre dans lequel ils ont été enfoncés. On a connu des exemples admirables, tel celui dont le père est aveugle et la mère illettrée ne sachant que faire, des frères et s?urs plus petits ; dès l'âge de dix ans, le jeune enfant prend en charge sa famille avec l'aide des proches qui lui ont procuré de quoi pouvoir gagner de l'argent, de la vaisselle en porcelaine qui s'est à chaque vendue. Encouragé par le bénéfice qui a permis de faire vivre une famille, il poursuit son commerce, près de chez lui, en vendant les assiettes, les tasses et divers autres ustensiles.
Les années passent, le garçon grandit, et au fur et à mesure, il rejoint chaque jour les bancs de l'école où son travail est des plus brillants, il a réussi à tous les examens. N'est-ce pas un garçon modèle ! C'est ce type de situation qui alimente le théâtre. Même petit, ce garçon mérite largement qu'on le mette en scène comme personnage issu d'un milieu familial le plus défavorisé d'une rare qualité et pour son comportement admirable. Quel garçon aurait l'idée de vivre et de faire vivre les siens en ayant l'idée de pratiquer un petit commerce sur la voie publique et à côté de son domicile, un petit commerce rentable et sans négliger l'école.
La vie scolaire, pas toujours accommodante pour tous, mais milieu de prédilection pour le théâtre
Le milieu scolaire nous donne à voir des scènes dignes des maitres du théâtre. Tout dépend du maître en qui sont focalisés tous les regards. S'il est arrive grâce à ses qualités pédagogiques à s'imposer, c'est un miracle. Mais dans un établissement, on ne s'impose pas par la force mais par son travail, quand tout le monde est réceptif en essayant de tirer le plus de profits des cours dispensés. A ce moment là, il y a un bon climat fait d'entente et de respect réciproques. On ne va pas trop s'attarder sur cet aspect pédagogique pour parler de choses bien plus intéressantes, la discipline. Lorsque le maitre n'a plus la maitrise de sa classe, c'est le drame.
Cela arrive lorsque le maître tâtonne, n'arrive pas à employer un langage normatif, il dévie de sa voie, personne ne l'écoute, menace mais rien à faire c'est l'anarchie ; d'où des situations pénibles. Il faut changer de métier si on ne veut pas que cela se termine par des dépressions. Ainsi que de situations dramatiques du milieu scolaire ont inspiré les dramaturges comme les actes d'indiscipline graves, des comportements indignes des maîtres, dus pour la plupart des cas au manque d'expérience, ou aux incompatibilités d'humeur, au manque de motivation. Le maître doit être quelqu'un de convaincu, il doit considérer que le métier d'enseignant demande de gros sacrifices s'il veut jouer convenablement jouer le rôle de chef d'orchestre, avec des objectifs bien clairs et un fort désir de bien faire qui fait sentir aux apprenants qu'on s'attache avec beaucoup de sérieux à son travail.
Mais le milieu social est celui qui fait la synthèse des autres et qui est proche du théâtre
En effet, c'est les plus grands évènements vécus parfois intensément, qui alimentent le plus les comédiens et les auteurs des plus grandes tragédies. On y trouve toutes les catégories sociales. Des gens aimant la vie paisibles, des malins, hypocrites, misanthropes, philanthropes, des hommes et femmes sincères ou faux jetons, des voleurs, des espèces d'individus ayant les nerfs à fleur de peau et capables de commettre l'innommable ou l'irréparable.
Les scènes de la vie sociale alimentent aussi les plus grands films dramatiques selon des scénarios assez bien élaborés. On fait jouer des films qui permettent de divertir en mettant en garde sur des situations où le désespoir et la nervosité conduisent à des condamnations par la morale sociale et la justice. Les guerres aussi ouvrent des perspectives florissantes aux plus grands cinéastes. «Chroniques des années de braise» est un chef d'?uvre en couleurs.
Pour faire de bons films de guerre, il faut choisir les grands évènements qui retrace fidèle ou parfois avec la fiction, la réalité sociale. Beaucoup de romans bestsellers ont été adaptés au cinéma pour donner de bons films, ou au théâtre. Cela nous amène une fois de plus à parler des romans de Kateb Yacine qui ont donné des pièces de théâtre belles à voir et à comprendre.
On peut mieux comprendre les romans de Kateb par la représentation théâtrale. Les romans de Mouloud Mammeri ont été aussi bien adaptés au cinéma et au théâtre et ce, en plus de l'Opium et le Bâton» qui a produit un film du même titre, l'ensemble des ?uvres de cet écrivain relate avec intensité le vécu collectif des Algérien à des époques déterminées de leur histoire. Tout le monde connait la bataille d'Alger adaptée au cinéma pour donner un bon film, sur les évènements de la guerre de libération nationale à la capitale, et réalisé par un grand du cinéma italien, mais qui en a fait d'abord son scénario.
C'est un film extraordinairement beau parce qu'il relate «La Bataille d'Alger». «L'incendie» de Mohamed Dib a donné naissance à un film de l'auteur qui a su relater la vie au quotidien des gens de sa région pendant la colonisation, le film a été un succès surtout pour ceux qui n'auront pas eu l'occasion de lire le roman. On voit bien que la vie de tous les jours est un vrai théâtre. D'ailleurs ceux qui ont l'habitude de fréquenter les salles de théâtre ont dû remarquer qu'il s'agit d'une reproduction de la vie sociale que l'on trouve dans les comédies et tragédies. Faites en la comparaison !


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