Algérie

Cela commence à bien faire...



Cela commence à bien faire...
Quand il a fallu se compter, chacun a retrouvé ses vraies penchants. Ainsi, la nomination à la tête du ministère de l'Education nationale, d'une universitaire dont le profil, à l'évidence, ne correspond pas à l'idée que se font de l'école et de l'enseignement ceux qui se sont autoproclamés gardiens du temple et maîtres à penser de la société, a provoqué une fracture dommageable pour le milieu éducationnel algérien. Les islamo-conservateurs ont ainsi sorti la grosse artillerie, à la limite du terrorisme intellectuel, pour imposer leurs vues sur l'école, la langue et l'histoire. Contre qui et pourquoi cette levée de boucliers' Contre la nouvelle titulaire du poste de ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit Remaoun. Celle-ci est attaquée sur sa religion, mettant en avant, selon eux, ses origines juives, doutant de ses compétences professionnelles... Outre mesquins et bas, les censeurs de Mme Benghebrit Remaoun ont surtout montré leurs propres limites quant à la connaissance et à la compréhension de la grandeur de l'islam qui incitait d'aller «rechercher la science partout où elle se trouve, même en Chine». Que la ministre de l'Education nationale soit d'origine juive - ce qui déjà induit un relent d'antisémitisme inacceptable - ou musulmane «pur jus», le problème n'est pas là et elle n'avait pas, en tout état de cause, à justifier de ses croyances qui restent une question de pratique individuelle et de conscience personnelle, qu'à l'évidence les islamo-conservateurs ne peuvent comprendre, qui regardent les choses par le petit bout de la lorgnette. Car où est le problème dès lors que ce sont ses qualités de gestionnaire et ses compétences intrinsèques qui pouvaient, à la limite, être exigibles de la ministre. Or, sur ce point, elle est irréprochable! En fait, ce que ses censeurs n'ont pas admis, est que la nouvelle ministre s'est exprimée sans complexe dans la langue de Voltaire. Elle a donc, selon eux, franchi un tabou. Voilà donc le crime inexpiable qu'aurait commis la ministre de l'Education nationale. Cela explique, combien les islamo-conservateurs - comme ce député du FLN, qui en remettait une couche, jeudi dernier, sur les origines juives de la ministre de l'Education nationale, lors de la présentation, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du programme du gouvernement - sont en décalage par rapport à la société. On aurait compris que l'occasion de cette nomination, à tout le moins controversée, offre l'opportunité d'ouvrir un vrai débat sur une Ecole algérienne sinistrée, incapable de répondre aux demandes et besoins du pays. Un débat d'idées où les vraies questions et les vrais problèmes seraient posés afin de leur trouver les solutions aptes à remettre pleinement l'Ecole algérienne dans la trajectoire du développement national. Cela par l'exposition d'arguments sensés sur le devenir de l'école que quatre décennies de manipulation politicienne ont neutralisé et déconnecté des réalités nationales. L'Ecole algérienne - qui jette dans les rues chaque année des dizaines de milliers d'élèves livrés à eux-mêmes, qui forme des chômeurs diplômés - a surtout confirmé son inadaptation et son peu de compétitivité, car n'ayant jamais été remise en cause, ni mise à niveau selon les normes en vigueur dans le monde. Le monde - y compris arabe, dont nos zélateurs n'ont retenu que ce qu'il avait de plus suranné - regarde vers l'avenir, alors qu'on regarde en arrière et on nous incite à retourner vers la jahiliya. Sans trop nous étendre sur la question des langues, relevons néanmoins que la majorité des Algériens ne maîtrise aucune des trois langues usitées dans notre pays (arabe, tamazight et français). C'est une réalité vérifiable. Nous parlons d'école et d'enseignement. Or, il se trouve que l'Algérie s'éloigne chaque année un peu plus des normes universelles en matière d'enseignement alors que nos universités, sauf exception intermittente, ne figurent pas parmi les 5 000 premières universités du monde quand on y dénombre celles de l'Arabie Saoudite - le royaume du fondamentalisme pour ne citer que ce pays arabe. Plutôt que de rectifier le tir, il se trouve des gens auxquels cette situation d'indigence agrée sûrement. Aussi, il est plus facile pour eux de malmener une dame qui honore l'Université algérienne par ses travaux - gageons qu'ils ne les ont pas lus, si jamais ils sont au fait de leur existence - que de faire des propositions intelligentes afin d'aider la ministre de l'Education nationale à remettre l'école sur le bon chemin. On évoque souvent l'âge d'or de l'Islam qui a produit les plus grands esprits et savants qui ont ouvert de vastes horizons à la connaissance et révolutionné la pensée scientifique. Cela en adéquation avec les recommandations du Coran qui encourage la recherche scientifique et le savoir. Les premiers musulmans ne se sont jamais arrêtés sur la religion du savant dès lors qu'il apporte le savoir à la majorité. Qu'on se le dise!




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