Algérie

Cela a été révélé lors de l’installation du comité scientifique de l’ODE



15.000 affaires en justice impliquent les enfants Le conseil scientifique de l’Observatoire des droits de l’enfant (ODE) a été installé hier par la FOREM, conseil regroupant un panel de personnalités de divers horizons... Trente membres sont appelés à assis-ter l’Observatoire national des droits de l’enfance dans un travail de recherche qui touche à tous les sujets en relation avec les enfants. Selon le professeur Khiati, le comité, autonome dans son organisation, est libre d’entreprendre les études qu’il juge nécessaires et prioritaires en relation avec les enfants. «Il y a des sujets brûlants qui doivent être étudiés. Nous en avons déjà huit, importants, notamment le phénomène des harraga et des kamikazes. La société doit donner son avis sur le sujet. Il y a aussi l’enfance abandonnée. On dénombre 21.000 enfants abandonnés et c’est le ministère de la Solidarité nationale qui a donné ce chiffre. Mais nous avons besoin d’autres précisions pour mieux cerner le problème car les chiffres ne signifient pas grand-chose. Il y a aussi le phénomène des enfants de la rue, nous devons connaître les causes de cet abandon pour mieux agir», dira le Pr. Khiati. Des phénomènes qui menacent même la société estime-t-il, en parlant notamment de «la drogue, de la déperdition scolaire qui concerne plus de 300.000 enfants, le tabac, la délinquance juvénile...» Selon l’intervenant, qui présidait hier la cérémonie d’installation en présence d’un représentant de la commission européenne qui a financé jusque-là les travaux de l’ODE, «15.000 dossiers traités annuellement, par la justice, pour délinquance, concernent les enfants». Une situation grave, selon lui, qui a nécessité la signature d’une convention de coopération avec le barreau national des avocats qui prendra en charge les dossiers des familles démunies. Le comité scientifique a un rôle important, il peut continuer les études déjà entamées, actualiser les données et valider les études et les chiffres. Il peut également proposer un règlement ou une loi sur l’enfance. Il rappellera que l’ODE est à pied d’œuvre dans une réflexion avec le ministère du Travail sur un projet de loi concernant le travail des enfants. Et pour illustrer le poids de l’Observatoire, créé depuis 2 ans et financé par la commission européenne, il précisera: «Nous avons demandé une loi sur les pires formes de travail au comité ministériel installé par le département du Travail.» Le comité planche également, en étroite collaboration avec le ministère de la Justice, à la préparation d’une loi sur la protection de l’enfant. «Le dépôt de cette loi au niveau de l’APN a été retardé d’une année parce que justement nous avons exprimé des réserves en tant que comité et nous avons demandé l’affinage de la loi ou la mise en place d’un code de l’enfance pour pouvoir répondre aux espoirs du pays», dira le Pr. Khiati. Il demandera par la même occasion aux pouvoirs publics «une assise, une reconnaissance pour avoir le soutien des organes de sécurité». Interrogé sur l’apport du ministère de la Solidarité à son organisme, Khiati dira: «Il est embourbé dans des problèmes terre à terre et nous n’avons pas pu élever le débat avec ses représentants», suggérant une sorte d’absence du ministère de la Solidarité nationale dans les actions menées par la FOREM et l’Observatoire. «Il faut que le ministère de la Solidarité soit plus à l’écoute des associations et transcende les conflits des personnes», lance-t-il à ce propos. A signaler que l’Observatoire, financé jusque-là par l’Europe, est actuellement autonome. «Nous avons un budget de fonctionnement de 50.000 euros, dons de particuliers. Nous allons signer des conventions avec des ONG d’Europe et mettre en place un réseau avec les ONG maghrébines qui travaillent pour la même cause», a ajouté le professeur Khiati.


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