Algérie

Cela a coûté 2,6 milliards de centimes à la commune



La tenue des communaux revendue dans les souks Le citoyen qui déambule à travers la ville et observe les communaux chargés d’assurer les travaux d’entretien et d’assainissement comme les éboueurs ou les agents de la voirie penserait tout naturellement qu’ils ne sont pas dotés de tenues de travail. Plus d’un se sent outré de voir ces travailleurs, balayeurs, éboueurs ou autres effectuer l’enlèvement des ordures ménagères à main nue ou encore porter des chaussures inadéquates pour les tâches qu’ils assurent. La première pensée qui vient à l’esprit est que les décideurs de la commune se soucient peu de la sécurité des travailleurs ainsi que de l’outil de travail. Contrairement à la situation constatée sur le terrain, le chapitre de l’habillement des travailleurs de la commune a toujours constitué une des revendications essentielles formulées par la section syndicale de la commune d’Oran, et qui a trouvé un écho favorable auprès de l’actuelle APC qui lui a consacré des enveloppes budgétaires importantes. A titre d’exemple, sur le budget primitif de 2006, l’APC a consacré 1,6 milliard de centimes à l’achat de l’habillement des communaux. Cette enveloppe a été rallongée d’un (01) autre milliard de centimes prélevé cette fois-ci sur le budget supplémentaire de la même année, soit au total 2,6 milliards de centimes qui ont été alloués dans ce cadre en 2006. Les effets achetés concernent surtout des combinaisons de travail, des gilets, des gants, des chaussures de sécurité et des chaussures normales ainsi que des costumes, des manteaux et des vestes en cuir. Selon l’arrêté interministériel N°6831 du 11 novembre 1996, portant sur l’attribution d’effets d’habillement à certaines catégories de personnel des communes et des établissements et organismes publics communaux, chaque travailleur de la commune doit recevoir les effets nécessaires et relatifs à la fonction qu’il occupe.Les agents de l’hygiène, de la maintenance et de la DVC ont eu droit à des combinaisons, des gilets, et des chaussures de sécurité, les agents de sécurité, les techniciens et techniciens supérieurs de la commune ont été dotés de costumes, chemises et chaussures tandis que les blousons en cuir ont été réservés aux chauffeurs. La dotation a été faite en fonction des besoins formulés par chaque service. L’habillement est bien arrivé à ses destinataires. Il a toutefois fini par la suite dans les différents souks de la ville. En effet, les blousons en cuir ont été revendus à raison de 2000 à 3000 D.A pièce, les combinaisons à 500 D.A et les gants à 200 D.A. Les vendeurs ne sont autres que les bénéficiaires qui ont justifié cet acte contraire à la réglementation par leurs difficultés financières, car, soutiennent-ils, leur salaire est insuffisant. Consulté à ce propos, le secrétaire général de la section syndicale UGTA de la commune d’Oran a déclaré «notre rôle en tant que défendeur des droits des travailleurs est de veiller à ce que l’habillement soit distribué aux travailleurs. Nous ne pouvons contrôler par la suite si le travailleur utilise la tenue qui lui a été attribuée ou non. Cela relève de la responsabilité des chefs de service et directeurs». Malheureusement, ce contrôle n’est pas fait et le travailleur qui a pourtant reçu la tenue qui sied à la tâche qu’il effectue exerce sous l’œil de son chef hiérarchique dans une tenue délabrée et usée qui ne fait que refléter une mauvaise image de la commune d’Oran. Une image que l’actuelle APC et son président essayent de redorer. Il faut savoir que les effets vestimentaires offerts aux travailleurs sont le patrimoine de la commune, et ont une durée de vie variant entre 1 an et 3 ans. Cependant, ce patrimoine est vite cédé aux plus bas prix par certains travailleurs indélicats qui ne se soucient ni de leur bien-être ni de l’image de l’institution qu’ils représentent. Les services habilités devraient ouvrir une enquête sur le devenir de ce patrimoine au coût de 2,6 milliards de centimes.




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