Algérie

Ceci n'est pas une image



Un cadre, une photo et un chevalet pour porter le tout. Cet appareillage a été jugé suffisant pour fêter la Journée de l'avocat à Alger en présence de ministres, juges et parties, rayonnants de bonheur devant le portrait suprême du premier magistrat qui n'a pas pu se déplacer pour l'occasion. Mais son cadre était là, au milieu de tous, dans une nouvelle tentative de réalité virtuelle bas de gamme, avec en prime une cravate d'avocat ajoutée à la photo du Président pour signifier qu'il a aussi fait des études de droit. Bref, c'est dans ce cadre d'un surréalisme de montres molles à la Dali qu'un message a été lu en son nom sur l'indépendance de la justice, dont tout le monde a entendu parler mais que peu ont vue, à part le Président.Sauf que les juges et magistrats présents ont bien donné la preuve que la justice n'est pas indépendante, obligés de se prêter à cette mascarade, paralysés par la possibilité de perdre leur fonction. En oubliant la régression des droits de la défense, l'interpellation d'avocats et leur interdiction par la loi de s'exprimer en dehors des tribunaux, ainsi que cette impossibilité pour eux d'accéder aux commissariats, cette nouvelle humiliation n'est pas pour autant une défaite sans futur. Il y a un espoir, le milliardaire soudanais Mohamed Ibrahim vient de fustiger les dirigeants africains qui «briguent encore des mandats pour la présidentielle alors qu'ils sont sur une chaise roulante ou qu'ils ont plus de 90 ans». L'allusion est claire, mais le magnat des télécommunications a fait une proposition, le Prix Mo Ibrahim et une récompense de 5 millions de dollars ainsi qu'un paiement à vie de 200 000 dollars par an pour les chefs d'Etat africains «ayant amélioré les droits politiques dans leurs pays et transféré démocratiquement leurs pouvoirs à leurs successeurs». Même divisés par deux, entre frères, ces 200 000 dollars représentent quand même 1,5 milliard par an. De quoi se louer à l'année une belle maison à Zéralda ou à Sidi Fredj, au bord de mer.


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