Algérie

Ce temps qui a changé...



Ces derniers temps, le climat a changé, les pluies s'étant raréfiées et l'eau, devenue en Algérie, source de préoccupation collective, ne cesse de manquer ! En conséquence, les barrages enregistrent leur plus bas niveau et la peur des sécheresses durables force la population à plus de vigilance et de rationalisation dans l'usage des sources hydriques. Au Grand Sud, pas de grande différence. Les nomades, habitués à une sempiternelle vie de transhumance, se plaignent de la rareté de la végétation et des pâturages. Et puis, rien n'arrête plus le sable, monstre hideux qui, de nos jours, avance encore, dévorant, chaque année, de larges tranches du sol.La désertification se transforme en un vrai problème, face à la relâche en matière des campagnes de reboisement, depuis le fameux barrage vert, il y a des décennies. Ainsi, les terres arables et les puits disparaissent sous les dunes, les sources se tarissent et les oasis deviennent des points secs alors que le désespoir s'installe. Mais est-ce à cause de la radinerie du ciel ou l'apathie de l'homme ' En vérité, les deux facteurs se joignent pour ne laisser que le choix du fatalisme. Et pourtant, de par le passé, notre pays, de climat méditerranéen, est connu pour son rendement satisfaisant en pluies. Sans parler des régions du Nord où le niveau des précipitations annuelles aurait été, d'après certains météorologues, l'équivalent de celui d'une dizaine d'années aujourd'hui, on raconte que, vers l'an 8000 avant notre ère, le Sahara était une vaste région fertile, peuplée de milliers d'habitants. On y trouvait des forêts, une faune abondante et des terres irriguées, couvertes de moissons. Des peintures rupestres, découvertes en plein désert, représentent des hommes en train de danser, de chasser, de pêcher. Plus tard, le Sahara fut le grenier de Rome, et vers le XIe siècle, l'historien-géographe al-Idrissi en décrit une merveille sur terre: De Tolga aux confins du Sahel, l'agriculture y fut prospère et la production des terres suffit, dit-on, pour la consommation de plusieurs pays. Hélas ! Au fil du temps, seules des ruines noyées dans le sable évoquent cette prospérité défunte. «N'eussent été les gisements du pétrole, le Grand Sud aurait été déclaré «région morte», me lança récemment, en ironisant, un vieil ami nostalgique qui, le vague à l'âme, regrettait bien ces temps prodigieux où la générosité du ciel se conjugue, comme par magie, à celle des c?urs, où, de mémoire de grand-père, la richesse se mesure plutôt aux quintaux d'orge et de blé qu'on a mis dans les silos, qu'aux marques de voiture dernier cri qu'on achète à coups de millions ! Mais, bon, sourit le copain désabusé, les temps ont changé !


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