Algérie

Ce sport qui se mondialise, provoque, s'amuse et s'enrichit



Ce sport qui se mondialise, provoque, s'amuse et s'enrichit
Pourquoi Chaouchi et non pas Doukha ' Première salve après l'annonce par le sélectionneur national Gourcuff de la liste des 31 joueurs présélectionnés pour un stage de dix jours au centre de préparation de Sidi Moussa à compter du 1er septembre prochain, en prévision des éliminatoires de la CAN-2015, prévue au Maroc.Les bougies de Vahid ne seraient pas encore bien éteintes. Elles éclaireraient encore quelques empruntes qui auraient fait mal à son organisation et à son style de communication. Le nouveau patron, saura-t-il les éteindre et en rallumer d'autres, afin qu'il puisse faire son petit ménage ' Doukha, première victime, première page de son registre ou toute simplement première erreur tactique de ce nouveau boss ' Le débat s'enflamme. Le cas du gardien Chaouchi est le premier coup de manivelle. Jouera-t-il ' Serait-il le remplaçant de M'bolhi, lui qui n'a jamais ou presque joué depuis deux années, et traîne encore une méforme qui ne dit pas son nom ' Sa convocation suffit, à elle seule, à offrir un excellent sujet de débat aux animateurs de TV et aux supporters. «C'est quoi ça '», c'est la réaction d'un fidèle fan des Verts. «Nous ne sommes pas contre cet excellent joueur, mais sa place poserait problème notamment, s'il est aligné au premier match face à l'Ethiopie.» Un autre s'arrête et se mêle à la discussion pour dire, «le football chez nous est fait de tout. Chaouchi bénéficierait d'une main discrète qui l'a poussé à faire partie du groupe. Ainsi va le football... Rassurez-moi, chers amis, nous n'allons pas vers la vieille histoire du pousse toi que je place un ami... Surtout pas. Non SVP. Maintenant que nous avons un titre, une image et une honorabilité à l'extérieur, ce n'est pas le moment pour tout gâcher...» Le débat se poursuit avec la non convocation à la place de Doukha. «Même s'il ne jouera pas, nous avons un super goal, qui a sauvé les Verts d'un K.-O. lors du Mondial brésilien. Doukha mérite sa place. Il joue régulièrement, et il a une présence physique sur le terrain qui ne trompe pas.» Voilà une esquisse de ceux qui protègent la sélection. Les fans connaissent l'histoire des uns et des autres. «Ecrivez dans votre journal, que nous ne sommes pas naïfs, que nous réagirons, sportivement, au cas où il existerait encore dans les rangs de notre football, des personnes qui veulent nous renvoyer à la case de départ. Les avis se croisent et se complètent, notamment lorsqu'on évoque le retour de Boudebouz qui garde intactes ses chances de jouer après que le Bosniaque ait décidé de le renvoyer chez lui. Son cas n'est pas anodin, Vahid n'est pas responsable, il y avait derrière lui, ceux qui ne voulaient pas de lui. Blessé dans son amour propre, Ryad a préféré ne pas commenter la décision de Vahid et a souhaité bonne chance à ses collègues. A l'annonce de son retour, la rue est heureuse, Boudebouz est connu de tous, c'est un «plus» pour les Fennecs. Ce n'est pas le cas de Mehdi Zeffane. Ce jeune de 22 ans, né à Sainte-Foy-Lès-Lyon (France), évoluant au poste d'arrière droit à Lyon débarque sans tambour ni trompette. «Le terrain finira bien par nous faire déceler ses qualités.» Le défenseur Fethi Harek, qui a rejoint Nîmes cet été, revient en sélection. Les autres figures sportives retenues pour le stage sont les revenants Fouad Kadir et Adlane Guedioura, qui n'avaient pas été retenus pour le Mondial-2014. Pas de trace, en revanche, de Rafik Djebbour, nouvel attaquant de l'Apoel Nicosie. Les choses sérieuses vont donc bientôt commencer pour Gourcuff. Il ne testera pas cette fois-ci, les locaux, à l'exception des gardiens de buts. Un consultant de télévision fera remarquer que «les locaux sont absents, avec Vahid et avec l'actuel sélectionneur, ce n'est pas un hasard. Qu'avons-nous produit comme acteur de qualité '», s'est-il interrogé avant de poursuivre «peu ou rien... Ce n'est pas normal, pas du tout normal, avec tout cette masse d'argent qui représente les salaires faramineux des joueurs, on n'arrive pas à produire de la qualité ' Laissez-moi m'exploser. Qui sont ces joueurs qui réclament des centaines de millions de centimes, au nom de quoi et de qui ' Pourquoi ne fournissent-ils pas en contre partie une qualité de jeu, ne créent-ils pas un environnement qui fera du club où ils évoluent, une marque indétrônable ' Le dernier cas d'exemple est ce joueur qui se voit licencié de son club initial à une année de la fin de son contrat. Le conseil des sages lui a accordé des indemnités estimées à 900 millions de centimes, rien que pour trois mois et s'apprêterait à aller signer avec un club de Blida. D'autres cas sont signalés presque quotidiennement, alors que des supporters font les déplacements et accompagnent leurs clubs à l'intérieur ou l'extérieur du pays pour les voir jouer. Se soucient-ils des frais de transports, leur hébergement, leur dîner ou déjeuner et leurs pauses-café ' Leurs fans parcourent des kilomètres rien que pour le plaisir de les supporter, parce qu'ils aiment et veulent du football et de la qualité. C'est de la considération par ces joueurs qui ne se soucient que du salaire, qui est un droit, voire un acquis. Le club aussi doit vivre n'est-ce pas '» Récemment, la Fédération algérienne de football (FAF) a décidé de plafonner les salaires des joueurs des Ligues 1 et 2. Une décision qui devra entrer en vigueur dès cette saison 2014-2015. Bien entendu, une telle mesure n'est pas faite pour être du goût de quelques joueurs. L'on se rappelle la grève de cinq minutes observée par les joueurs de l'Entente de Sétif et de l'USM Alger... La réaction de l'instance est de signifier un avertissement aux deux capitaines, lesquels se plaignaient du plafonnement des salaires. L'art et la manière était frappantes, ils avaient profité de la présence de plusieurs responsables au stade de Bologhine, tels que le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua et du président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, pour contester une mesure qu'il considère comme étant «injuste». Les salaires de joueurs dits professionnels (Ligue 1 et 2) ne devront plus dépasser les 120 millions de centimes (soit environ 12 000 euros) par mois. Cela concerne les internationaux (ceux ayant été convoqué au moins une fois en équipe nationale). Pour les autres, le salaire ne devra pas être au-dessus de 80 millions de centimes (soit environ 8 000 euros environ). Mais un tel salaire est loin, voire même très loin, de ce qui est attendu à savoir 400 millions de centimes. «Des salaires devenus une véritable contrainte, une asphyxie effectivement pour certains dirigeants de club qui ne peuvent pas suivre le rythme imposé par certains gros calibres du championnat national.» Un confrère écrivait à ce sujet, «le plafonnement suffira-t-il à assainir les finances des clubs endettés, et de façon générale, les Ligues 1 et 2 algériennes '». Et de poursuivre, «cette nouvelle mesure ne met d'ailleurs pas fin à la gestion opaque de clubs de football en Algérie. Elle n'empêchera effectivement pas certains présidents de clubs à déclarer des salaires de joueurs conformes à la limite du plafond autorisé tout en offrant une ??rallonge'' au joueur, sous la table. Et dans ce cas, les équipes, qui ont les moyens, continueront d'offrir de grosses sommes d'argent à leurs joueurs.» Mais en fait, ce mode opératoire ne tiendra pas la route, il est abandonné au grand bonheur des joueurs. L'opinion publique, quant à elle, dénonce ces salaires dont la contrepartie n'est pas assurée par ces bénéficiaires dont leur priorité est plutôt dans la recherche de nouvelles destinations considérées comme incongrues, celles qui deviennent de véritables El Dorado. Et ce n'est certainement pas pour rire si les professionnels disent souvent, «qui dit football dit forcément argent.» Cela peut-être jugé comme regrettable par bon nombre d'entre nous, mais que faire ' «Il n'y a qu'à voir les sommes astronomiques touchées par les plus grandes stars de la planète du ballon rond pour s'en convaincre». Le football se mondialise, le football provoque, le football s'amuse et soigne l'image forte de moyens financiers sans commune mesure. Ainsi, l'argent coule à flot, la qualité reste bloquée, le football national doit vaincre.




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