«Ce sont des gens ramenés des cafés, des salons de coiffure et des conciergeries» Hamlaoui Akouchi d'El Islah au sujet des parlementaires :

Hamlaoui Akouchi, président du parti El Islah, a mis en garde contre «une volonté de fermeture» qui caractérise la préparation du projet de révision constitutionnelle. «La scène politique commence à s'emballer et les choses vont dans le sens de la fermeture du jeu», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse hebdomadaire animée hier au siège de son parti à Alger. Hamlaoui Akouchi, qui affirme avoir été convié, lundi dernier, à une rencontre avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal dans le cadre des consultations menées avec ce dernier en prévision de la révision constitutionnelle, a dit que «ce sentiment et cette volonté de fermeture totale du jeu sont ressentis dans la façon avec laquelle sont organisées ces concertations».
«Après le printemps arabe qui a secoué plusieurs pays, les dirigeants algériens ont affiché une grande volonté d'ouverture et de réforme en menant des consultations politiques à divers niveaux, avec tous les acteurs de la société algérienne sans distinction, et cela a été accompagné d'une grande campagne de médiatisation. Maintenant qu'il est question de réviser la Constitution, ce qui constitue un projet d'une extrême importance, on revient de nouveau à des consultations restreintes, à huis clos, en privé, sans la présence de la presse et sans que personne ne sache ce qui se prépare», dira-t-il.
«Cela n'augure pas d'une volonté d'ouverture mais de fermeture qui risque de mener le pays très loin dans la dérive», a-t-il ajouté. Pour M. Akouchi, «l'Algérie n'est pas à l'abri d'un printemps arabe ; on gagnera beaucoup en mettant en place une véritable démocratie et beaucoup de libertés».
A propos de ses propositions sur le projet de révision constitutionnelle, le premier responsable d'El Islah a fait savoir au Premier ministre que «le peuple est convaincu que le Parlement illégitime et élu dans les circonstances des élections du 10 mai dernier n'est pas habilité à proposer une nouvelle Constitution». Pour lui, «ce futur texte doit s'inspirer du message du 1er Novembre, des constantes de la Nation et des principes de la démocratie».
Il a plaidé également en faveur «d'une justice non instrumentalisée, d'un service public au service du citoyen, et pour la décentralisation des pouvoirs».
Pour lui, le régime parlementaire est le mieux indiqué pour notre pays en mettant en place «des mécanismes de séparation ou même d'équilibre des pouvoirs». Hamlaoui Akouchi a sévèrement critiqué le Parlement algérien constitué, dira-t-il, de «gens ramenés des cafés, des salons de coiffure et des conciergeries».
Pour lui, la future constitution doit «mettre des garde-fous pour la protection de cette institution législative, donner au parlement la prérogative d'agir sur les accords internationaux et surtout revoir les mécanismes de sa dissolution». Pour lui, «il est important de supprimer la «légifération» par ordonnance». El Islah s'oppose à l'ouverture des mandats estimant que «le mandat présidentiel doit être renouvelable une seule fois».
A propos de la lettre de démission du secrétaire général du RND, Hamlaoui Akouchi estime que «Ahmed Ouyahia est victime de son ambition grandiose et démesurée».
«C'est un gars impopulaire. Il n'a jamais été avec les pauvres et a mis des centaines de personnes en prison. Il parle plus qu'il n'agit. Les choses ont duré longtemps au point qu'il est devenu indésirable au sein de sa propre formation politique et même chez les décideurs», a-t-il estimé.
«Son départ est bénéfique au parti et au pays», a-t-il ajouté. Hamlaoui Akouchi a interpellé le gouvernement «pour trouver une solution pour libérer les otages au Mali et soulager leurs familles et proches», estimant que «le ministère des Affaires étrangères n'a rien fait pour ses cadres se trouvant à l'étranger». A propos de l'ampleur du phénomène du kidnapping, Akouchi estime que «le peuple est atteint d'une grave crise morale».