Algérie

Ce qui s'est passé dans la salle de réunion


Ce qui s'est passé dans la salle de réunion
L'ambiance était froide, lourde. On s'impatiente, on chuchote, les regards furtifs puis, le Premier ministre entre.Dans quelle ambiance se sont-ils réunis' Quelles têtes avaient-ils' Avec quel ton, le Premier ministre s'est-il adressé aux participants' Comment a été l'ordre protocolaire autour de la table de réunion' Comment était l'atmosphère entre les participants, entre le patron du FCE et le Premier ministre. Il a fallu regarder par le trou de la serrure pour restituer cette ambiance. Le conclave qui s'est déroulé dans la matinée d'hier au Palais du gouvernement sous la présidence du Premier ministre, en présence des organisations patronales et de l'Ugta, n'était pas comme les autres. Dans la salle, l'ambiance était froide, lourde. On s'impatiente, on chuchote, les regards furtifs puis le Premier ministre entre. Il sert la main à Boualem Merakeche de la Cipa et fait de même avec le patron du FCE, Ali Haddad, il donne l'accolade au président de la Cnpa, Mohamed Saïd Naït Abdelaziz, qu'il semble connaître de longue date. Tebboune salue également de la main Abdelmadjid Sidi Said, le patron de l'Ugta, il fait de même avec Habib Youcefi qui a accompagné Saïda Neghza la vice-présidente de la Cgea. En termes de salutations donc, on s'est contenté du Smig. Fini les tapes au dos, les accolades chaleureuses et les éclats de rires. On en vient à la disposition des participants autour de la table. L'ordre protocolaire est un parfait indicateur des accointances du moment. A la gauche de Tebboune, il y avait le patron de la Centrale syndicale, à sa droite, le directeur de cabinet du Premier ministre aux côtés duquel se retrouve Nait Abdelaziz. Ali Haddad, impassible, couvert de blessures était placé en quatrième position. L'ambiance reste lourde. La glace ne se brise pas. Le malaise envahit les présents à l'impertinence des propos, qui se chuchotent puis, le Premier ministre prend la parole. Il fait sa déclaration liminaire, souhaitant la bienvenue aux participants comme le veut l'usage et sans transition s'attaque au vif du sujet. Il propose deux villes pour la tenue de la prochaine tripartite. Adrar et Ghardaïa. L'assistance retient à l'unanimité la ville mozabite. Ils conviennent ensuite de se revoir d'ici la fin du mois d'août pour affiner l'ordre du jour. Ces deux points abordés et ficelés, le Premier ministre se lance dans un diagnostic de la situation et fixe les deux axes principaux autour desquels s'articuleront les échanges entre ces partenaires: le développement de l'investissement productif et, d'autre part, la limitation des importations. Silence d'église dans la salle. Les conclavistes frottent les nuques et les mentons. Ils ont le sentiment qu'un drame authentique menace l'Algérie, les institutions, le régime et que le devoir leur commande, dans la tourmente qui s'annonce, de rester autant que possible au-dessus de la mêlée. Dépasser les passions et réprimer les égo. Au-delà des ambitions personnelles, il y a après tout l'ambition du pays. Crucial moment de vérité où il faut un bonne dose de courage pour être lâche. Le Premier ministre termine son speech, mais ne fait pas de tour de table. Espiègle, mordant au mieux de sa verve ironique, Sidi Saïd lève la main... Un coup de froid traverse la salle. Qu'allait-il dire. Lire une déclaration' Un communiqué, apostropher le Premier ministre' Le patron de la Centrale syndicale remet le document du projet de pacte économique et social préparé par l'Ugta. Deux autres personnes prennent la parole: Saida Neghza de la Cgea et Rahim de l'UNI. Une heure et 20 minutes se sont déjà écoulées. Fin des travaux. Le Premier ministre lève la réunion. Le temps presse, il faut assister à l'enterrement du défunt Redha Malek. Le pouvoir comme l'opposition ne sont pas indemnes de tiraillements. Avant, ils étaient sourds et feutrés, mais les combats féroces ont toujours été de mise. Cette fois-ci, les rivalités apparaissent sous les lumières crues des médias. Le pays n'a jamais été appelé à arbitrer entre les clans rivaux.
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