Algérie

Ce qui est attendu de la conférence d'Alger



« Les quatre pays du champ ont compris que ce n'est pas la rébellion des Touareg qui constitue un danger pour la région mais c'est le terrorisme et la connexion d'AQMI avec les réseaux mafieux», estime Messahel.

Le ministre délégué affirme qu'il y a une nouvelle situation dans la région créée par la crise libyenne. «Elle peut avoir des répercussions sur la sous-région», pense-t-il. Il fait part de deux phénomènes «qui nous interpellent, la circulation des armes notamment dans les régions du Mali et du Niger, et la circulation des personnes par le retour massif des travailleurs africains dans leurs pays respectifs». Personnes qui, selon lui, «doivent être prises en charge parce qu'elles peuvent être exploitées par les réseaux mafieux». L'AQMI s'est, dit-il, «connectée avec les réseaux mafieux pour avoir plus de ressources financières, ce qui doit nous pousser à réfléchir ensemble». L'intérêt de la conférence d'Alger est de faire valoir l'impératif échange d'information sur les armes, leur menace et la manière avec laquelle on doit se protéger. Pour lui, «il faut que les partenaires des pays du champ s'impliquent dans cette stratégie de lutte, pour cela, nous avons notre propre agenda qui doit intéresser tout le monde.

La menace terroriste est chez nous, nous sommes préoccupés par la stabilité et la sécurité dans notre région». Il rappelle les difficultés qu'ont eues les pays du champ à s'entendre entre eux et à comprendre que «l'insécurité n'est pas due à la rébellion des Touareg mais que c'est le terrorisme». Il affirme que «les Touareg restent chez eux. Nous avons constatés une volonté chez les Etats pour mettre en Å“uvre l'accord d'Alger de 2006 y compris chez les Touareg.» C'est ce qui lui fait dire que «nous avons franchi des étapes importantes».

Il note par ailleurs que «chaque pays en temps de crise doit renforcer sa sécurité aux frontières». C'est le cas de l'Algérie qui a procédé, selon lui, «à la fermeture d'une partie de ses frontières avec la Libye et a renforcé son dispositif sécuritaire sur le reste de ces frontières». «Après avoir mis en place leur stratégie commune et fixé un mode opératoire à leur action, les quatre pays du champ ont jugé utile et opportun d'entamer un dialogue avec leurs partenaires extrarégionaux sur le contenu et la portée du partenariat qui les lie», explique le ministre délégué sur ce qui est attendu de la conférence d'Alger.

Les préalables d'un partenariat avec les pays extrarégionaux

Ce partenariat, estime-il, doit être basé sur une approche globale qui combine les dimensions indissociables de sécurité et de développement. Il doit porter «sans préjudice à d'autres créneaux à définir en commun», sur la formation et le renforcement des capacités, l'aide logistique et la fourniture de matériels et d'équipement, l'échange de renseignements et le développement grâce notamment à des projets bénéficiant directement aux populations déshéritées. L'objectif de la conférence est, disent ses organisateurs, «d'organiser le partenariat à travers, entre autres, la création de synergie entre les partenaires des pays de la région et d'une plus grande complémentarité entre les différentes stratégies et partenariats en direction du Sahel». Les invités d'Alger devront avoir en point de mire la situation en Libye et ses conséquences sur les pays de la région.

La conférence d'Alger sera ainsi marquée par une plénière avec des déclarations des pays du champ et d'autres délégations que ce soit au titre de partenaires bilatéraux comme les Etats-Unis d'Amérique, la France et la Grande-Bretagne, des bailleurs de fonds (Banque africaine et de développement), des organisations régionales (Union européenne), et du système des Nations unies (office de lutte contre le crime et la drogue - Vienne). Elle abritera aussi une réunion à huis clos durant laquelle des communications seront faites sur la stratégie commune des quatre pays du champ, y compris le mode opératoire mis en place à savoir le comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC) et l'Unité Fusion et Liaison (UFL) ainsi que sur la route transsaharienne en tant que modèle d'un projet structurant d'intégration régionale. L'Union européenne fera, elle, sa communication sur la stratégie de ses pays membres sur le Sahel alors que la délégation américaine expliquera le Trans-Sahara Counterterrorism Partenership (TSCTP). Trois ateliers se réuniront en parallèle et débattront des questions liées à la lutte antiterroriste, la lutte contre le crime transnational organisé et le développement. La conférence sera clôturée par une plénière durant laquelle sera lu un document de conclusion et une synthèse des discussions et des accords et ententes convenus entre les participants. Mais avant que la conférence n'ouvre ses travaux, les quatre pays du champ se réuniront pour faire le point sur leur coopération en matière de lutte antiterroriste. Messahel rappelle dans ce contexte qu'en plus du comité qui a été mis en place à Alger à cet effet, il est prévu la création d'un forum contre le terrorisme dont les initiateurs se réuniront le 21 septembre prochain à New York.




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