Algérie

Ce qui bloque l'assistance à domicile des retraités



Pour une population de 120.000 retraités, les assistantes sociales de l'antenne d'Oran de la Caisse nationale des retraites (CNR) n'ont effectué durant l'année 2011 que 800 visites, dont 421 en milieu urbain. Ce chiffre paraît dérisoire, lorsque l'on sait que les retraités octogénaires sont de plus en plus nombreux au regard de l'espérance de vie qui a augmenté en Algérie. Pourtant, au lancement de ce service, il y a quelques années, la CNR ambitionnait de se rapprocher davantage des retraités et notamment ceux grabataires ou éloignés. Selon le directeur de l'antenne d'Oran, cela s'explique par plusieurs facteurs externes à la caisse et qui relèvent, d'une part, de l'illettrisme régnant au sein de cette catégorie sociale dont plusieurs d'entre eux ne déclarent même pas leur changement d'adresse. A ce titre, durant la même année, 91 visites n'ont pas été effectuées en raison de l'absence des concernés. Aussi, le versement des pensions de retraite à domicile souffre de fausses adresses et sur les 17.000 cas que dessert Algérie Poste, on a enregistré durant le même exercice 6.000 retours de mandats. Cette situation pénalisante est constatée notamment au niveau des agglomérations contenant des bidonvilles comme c'est le cas de Chteïbo. Cependant, le même responsable met l'accent sur les défaillances des services de l'état civil qui ne collaborent pas pour la déclaration des décès. A ce titre, notre interlocuteur cite le cas de la commune d'Oran, dont le service de l'état civil a été sollicité pour communiquer régulièrement les décès afin de permettre à la Caisse nationale de retraite d'assainir leur situation, mais aucune suite n'a été donnée. Pour l'anecdote et afin d'éviter toute fraude et les perceptions frauduleuses alors que les retraités sont décédés, les services de la caisse sont souvent contraints de relever les décès. L'autre carence relevée par le même responsable est celle ayant attrait à des mariages non transcrits à l'état civil et appelé communément le mariage orfi par la « fatiha ». La difficulté réside dans le fait qu'il devient impossible d'octroyer un droit à la pension sans document officiel, alors que dans les faits les demandeurs ouvrent réellement droit. En somme, la gestion du système de retraite n'incombe pas uniquement à la caisse, mais nécessite le concours de toutes les institutions étant donné que sa préservation va dans l'intérêt de tous.




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