Ce qui attend Mehiaoui à son retour

Toujours bloqué en Europe, en Espagne plus précisément, après un long séjour à Paris, le président du conseil d'administration de la SSPA-MCO risque de trouver une situation encore plus compliquée qu'à son départ, voilà plusieurs semaines. Avant qu'il ne traverse la Méditerranée, Tayeb Mehiaoui avait encore foi en son équipe, qui avait (encore) des possibilités réelles d'aspirer à composter un billet pour une compétition continentale, en perspective de la prochaine saison. Depuis, tous les espoirs se sont évaporés en même temps que la cohésion du groupe dans le vestiaire et la crédibilité dont jouissait l'entraîneur fraîchement installé, Abdellatif Bouazza.L'incompréhensible perte de points à domicile, les problèmes d'autorité qui ont fait vaciller la confiance entre le coach et une partie de son groupe, ainsi que les éternels problèmes financiers font désormais de "ce" MCO un club à (gros) problèmes. Déjà que la situation économique dans laquelle se trouvait la fragile institution n'était pas saine et ne favorisait aucun projet à court terme, voilà que le dépôt de plaintes de joueurs au niveau des instances concernées est venu draper ce contexte d'une gigantesque toile juridique, dont les mailles semblent être assez bien serrées, pour ne pas être défaites aussi facilement par l'actuelle direction.
Il faudra donc à Tayeb Mehiaoui une sacrée dose de diplomatie langagière et d'arguments en acier inoxydable à même de convaincre la quinzaine de joueurs qui a saisi la justice pour ne pas compliquer davantage cette situation en favorisant une solution interne et à l'amiable. Pour ce faire, le président mouloudéen devra, en parallèle, disposer de suite d'un confortable matelas financier afin de tranquilliser, en monnaie sonnante et trébuchante, ces éléments réfractaires qui ne croient plus en les promesses des chèques bancaires, quand bien même certifiés.
S'il parvient à se sortir indemne de cette guerre que les joueurs lui ont déclarée, il faudra encore à Mehiaoui de solides relais au sein de l'assemblée générale des actionnaires de la SSPA-MCO pour annihiler cette offensive engagée en commun par un ancien président et un ancien allié et éloigner la menace qui pèse sur son mandat en tant que premier responsable du conseil d'administration. Un sacré programme !

Rachid BELARBI