Algérie

Ce que veulent les jeunes



Ce que veulent les jeunes
Vision - «On a fait de nous des analphabètes trilingues, des inconscients politiques et économiques, et surtout des bombes à retardement qui risquent d'exploser à tout moment »
C'est le discours tenu par Hacène Mebtouche, un jeune organisateur de spectacle, ou plutôt, «qui essaye d'en organiser», pour reprendre intégralement ses propos tenus lors des travaux de la seconde journée de concertation sur le développement local, consacrée à la wilaya d'Alger. «Avant, on assistait à la fuite des cerveaux, aujourd'hui on assiste à la fuite des corps.
C'est tout le monde qui veut fuir le pays quels que soient son statut social, professionnel ou intellectuel», a-t-il dit. Ce jeune n'a pas hésité à s'attaquer ouvertement à certains hauts responsables en les citant nommément.
Ainsi, il s'en est pris à la ministre de la Culture, Khalida Toumi qui, selon lui, a « cadenassé» la culture. Il a critiqué sa façon de gérer le secteur surtout en «dépensant des budgets colossaux dans des tournées artistiques sans spectateurs».
Si certains jeunes étaient plus ou moins virulents à l'égard des responsables, d'autres ne demandent qu'à être mieux considérés dans la société.
Ils ne demandent qu'à être écoutés, compris et surtout responsabilisés. Ainsi, ils ont insisté sur la nécessité d'investir dans le capital humain, car l'avenir en dépend. «Les hydrocarbures ne sont pas éternels, d'où l'impératif d'investir dans les ressources humaines», estime le jeune Tarek, de l'association Ness Elkheir. «Il faut investir beaucoup plus dans les jeunes qui sont aujourd'hui marginalisés», renchérit, un jeune cadre. «Nous représentons les trois quarts de la population, mais nous demeurons toujours exclus de la gestion des affaires du pays», déplore un universitaire en chômage. «Faites-nous confiance car nous appartenons à ce pays et nous sommes les héritiers de la génération qui a décroché son indépendance», a-t-il ajouté. Un autre jeune entrepreneur, Ryad Labadi, a axé, son intervention, sur l'importance d'encourager les activités économiques industrielles plutôt que celles liées aux services. Un autre jeune, membre d'une association, a appelé les jeunes à prendre des mesures qui faciliteraient leur accès au logement. «Si les jeunes ne peuvent pas acheter leurs habitations, il faut au moins créer un mécanisme qui leur permettrait de louer, comme cela se fait partout dans le monde», a-t-il dit. Sur un autre plan, un autre jeune représentant d'une association de proximité estime que les collectivités locales «continuent à marginaliser les jeunes».
«Il faut commencer par la commune si on veut instaurer une vraie démocratie participative dans le pays», a-t-il poursuivi. Il a insisté sur le fait que tous les diplômes obtenus ne serviront que de décor si leurs titulaires ne sont pas directement impliqués dans le processus de développement économique et social du pays.


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