Algérie

Ce que va dire Bouteflika au sommet du G8



Le président de la République abordera la question de la crise alimentaire sous l’angle de l’aide au développement de l’Afrique par le biais du transfert technologique.Huit dirigeants africains se retrouveront aujourd’hui à Hokkaido, au premier jour de l’ouverture du 34e Sommet du G8 face aux pays les plus riches de la planète en vue de discuter des problèmes de développement qui concernent le continent noir. La réunion devra durer plus de 4 heures. Le président Bouteflika, qui fait de la question africaine l’un des principaux axes de la diplomatie algérienne depuis 1999, et ce, à travers notamment la naissance du Nepad, entend aborder aujourd’hui le dossier de la crise alimentaire qui touche de plein fouet l’Afrique.
Selon des indiscrétions, “ce n’est plus la question de l’annulation des dettes qui sera au centre de la problématique, mais l’offre de fonds spécifiques dans des programmes spécifiques. Les présidents des pays en développement demanderont au G8 de prendre des mesures volontaristes et urgentes pour financer l’aide alimentaire et les programmes nutritionnels destinés aux pauvres”.
Le Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, a considéré hier dans un message publié dans le journal The Japan Times que le sommet revêt une opportunité pour un changement réel dans le sens où il sera question, au-delà des dossiers du terrorisme, de la prolifération nucléaire, et de l’intensification de la lutte contre le réchauffement climatique, de l’aide internationale pour le développement en Afrique.
Sur ce point bien précis, les dirigeants africains refusent que leur continent soit vu uniquement sous l’angle d’un marché où les pays riches viendront écouler leurs produits. La question de l’Investissement direct étranger (IDE) doit ainsi aller au-delà de la simple formule commerciale afin qu’elle aboutisse à la mise en place graduelle d’une base de développement pérenne. Le président Bouteflika insistera très probablement sur le transfert des technologies et du savoir-faire vers les pays africains afin que ceux-ci ne soient plus otages d’une quelconque “assistance” occidentale.
Victimes pour la plupart de la colonisation, les pays africains revendiquent maintenant le droit à l’accès au savoir, seul paramètre de création de richesses sans occulter le fait que la richesse pétrolière n’est pas éternelle et que, par conséquent, il y a urgence à se préparer à l’après-pétrole afin que les crises d’aujourd’hui ne se transforment pas en véritables conflits dévastateurs demain.
Pour l’Algérie qui bénéficie aujourd’hui de ressources financières importantes grâce à la flambée du baril sur le marché international, les IDE ne signifient pas uniquement un engagement pécuniaire même si le marché de l’emploi en bénéficie et permet ainsi d’absorber le taux de chômage qui, par ailleurs, est pris en charge par le gouvernement.
Il s’agit aussi et surtout d’accompagner les investissements par un apport technologique à même de permettre aux pays d’accueil d’en tirer profit pour la formation de ses cadres et de ses techniciens.
Dans le cas contraire, les investissements étrangers qui ne visent, il faut bien le souligner, que les pays dont les ressources financières sont considérables, ne profiteront exclusivement qu’à leurs promoteurs. Pour le Japon initiateur de la Ticad, (Conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique) depuis 1993, le continent noir est une zone à ne pas négliger. C’est pourquoi, le Japon a annoncé sa décision de doubler son aide publique au développement pour l’Afrique d’ici 2012.
Conscient du profond besoin africain de technologie, Tokyo s’est engagé à fournir des prêts à hauteur de 4 milliards de dollars pour la construction d’infrastructures et à doubler ses subventions et sa coopération technique au cours des 5 prochaines années. En attendant, il faut bien relever que la question des IDE ne se pose pas pour l’ensemble des pays d’Afrique. Il y a ceux qui sont d’abord concernés par l’urgence de régler la crise alimentaire. Et sur ce point bien précis, les pays du G8 semblent se renvoyer la balle sur les causes et conséquences de ce problème.


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