Algérie

Ce que prévoit la feuille de route FAF-clubs



Les intervenants à la réunion ont énuméré un certain nombre de revendications. Retour sur les principaux points soulevés et débattus.Le nouveau président de la FAF, Charef-Eddine Amara, a réuni jeudi à l'hôtel Sheraton Club des Pins les dirigeants des clubs de Ligue 1, les a longtemps écoutés et est reparti avec une longue liste de doléances. Le nouveau patron du football algérien a "exprimé sa volonté de collaborer avec tous les dirigeants et s'est dit aussi très sensibilisé par rapport aux difficultés des clubs, notamment sur le plan financier, tout en appelant ces derniers à faire des efforts en matière de structuration, d'organisation et de bonne gouvernance pour mieux gérer les sociétés sportives par actions". Mais a-t-il été convaincant ' Parviendra-t-il à tenir ses promesses ' "Nous voulons vraiment commencer une nouvelle page et travailler la main dans la main pour entamer une réforme du football algérien. Personnellement, j'ai senti chez le nouveau président une réelle volonté de changer les choses. Charef-Eddine Amara est sensible aux doléances des clubs, et c'est déjà une grande nouveauté pour nous", confie à Liberté le président de la LFP, Abdelkrim Medouar.
Et d'ajouter : "Cette rencontre organisée à la demande des clubs suscite une lueur d'espoir, mais nous savons très bien que le plus difficile est à venir." En vérité, tout dépendra de la capacité de Charef-Eddine Amara à porter les revendications des clubs et à les défendre au plus haut sommet de l'Etat. La majorité de ces doléances ne peuvent être prises en charge par la FAF uniquement.
La FAF doit être un interlocuteur des pouvoirs publics
L'implication des pouvoirs publics, dix ans après la mise en place d'un professionnalisme en faillite, est indispensable, voire décisive. "La nouvelle équipe fédérale doit être un vrai interlocuteur auprès des pouvoirs publics pour porter les doléances de la famille du football et surtout examiner toutes les questions relevant des prérogatives des différents départements ministériels (ministère de la Jeunesse et des Sports, ministère des Finances, ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire...) pour aboutir à des solutions concrètes et viables. D'où la réactivation de la commission mixte (MJS, FAF, LFP, clubs) pour une reprise efficiente des dossiers du professionnalisme, un projet instauré en 2010 et qui a montré toutes ses limites", martèlent des intervenants à cette réunion. Soit tout un programme de réforme à proposer au MJS, puis au gouvernement, sachant qu'avant son instauration lors de la saison 2010-2011 les textes d'application du décret portant instauration du professionnalisme avait nécessité deux conseils interministériels.
À ce titre, d'autres intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de "travailler sur la révision de la réglementation et la refonte des textes concernant les sociétés sportives par action (SSPA) qui, aujourd'hui, ne sont pas des entités économiques rentables, solvables et viables ; d'amener la Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF) et la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) à adopter davantage une démarche d'accompagnement que l'application stricte d'une réglementation en déphasage avec la réalité du terrain et d'un environnement très pénalisant pour les clubs (absence de sponsors, de merchandising, de recettes des stades, de subventions, peu de transferts de joueurs, les quotes-parts des droits TV non honorées depuis plus de deux ans, les conséquences induites par la crise sanitaire depuis plus d'une année...) ; et d'?uvrer évidemment pour un fair-play financier, en amenant les clubs à budgétiser à l'avance et à vivre en fonction de leurs moyens et ressources financières".
Plus difficile à dire qu'à faire, lorsqu'on connaît la tendance maladive de nos dirigeants de clubs à surenchérir sur le marché des transferts des joueurs à l'occasion de chaque mercato. Autres soucis des intervenants de la réunion de jeudi, "la nécessité d'instaurer un dialogue durable et de dépasser les différends en prônant la réconciliation entre les différents acteurs du football et les responsables à tous les niveaux ; revoir la composante des organes juridictionnels, tels que la Commission de discipline de la Ligue de football professionnel, la Commission de recours de la FAF ou bien la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) ; la levée des sanctions à l'encontre de certains acteurs et dirigeants du football pour de simples déclarations aux médias et la révision du barème disciplinaire, notamment en ce qui concerne les amendes dues au nombre de personnes qui assistent aux matchs".
Levée des sanctions, changement des commissions et revoir les contras des joueurs
Il est vrai que l'ancienne direction de la FAF, au lieu d'instaurer un climat de débat qui n'exclut aucune partie, y compris l'opposition, s'est livrée plutôt à une véritable chasse aux sorcières, suspendant ? avec la bénédiction de commissions juridictionnelles aux ordres ? toute voix discordante. Enfin, d'autres présidents de club ont plaidé pour "la révision rapidement du contrat type du joueur et de celui de l'entraîneur pour mieux préserver les intérêts de ces deux derniers et ceux des clubs avec une mise en application dès la prochaine saison (2021-2022) afin d'éviter tous les problèmes engendrés jusqu'ici par la nature des documents actuels. Revoir le cadre juridique dans la relation de travail pour empêcher les grèves sauvages (sans préavis) des joueurs qui impactent non seulement la gestion des clubs, mais surtout l'intégrité de la compétition". En fait, les dirigeants des clubs veulent annuler le contrat type de la FAF qui ne prévoit en gros que le salaire brut du joueur ou de l'entraîneur et le remplacer par un contrat objectif qui inclurait un salaire de base et des primes en fonction du rendement.
Cela permettra d'une part aux joueurs de gagner un salaire de base raisonnable et des primes conséquentes dans le cas d'un rendement satisfaisant et, d'autre part, cela évitera aux clubs de payer de gros salaires à des joueurs souvent alignés sur le banc ou carrément non convoqués.
SAMIR LAMARI


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