Algérie

"Ce que nous subissons à Ghardaïa doit être tiré au clair"



En grève de la faim illimitée depuis avant-hier, Me Salah Dabouz a bien voulu répondre à nos questions. Il explique avoir recouru à cette action pour dénoncer "l'acharnement" et "le déni de droit" dont il se dit victime.Liberté : Vous êtes en grève de la faim depuis avant-hier à 14h, pourquoi'
Me Salah Dabouz : J'ai pris la décision de me mettre en grève de la faim illimitée essentiellement pour dénoncer le déni de justice que je subis au même titre que mes clients depuis plusieurs années. J'ai pris cette décision à la suite du refus des responsables du tribunal de Ghardaïa d'accepter une requête que j'ai voulu déposer. À Ghardaïa, la greffière a refusé de prendre ma requête car, m'a-t-elle dit, le président de la cour la refuse.
J'ai voulu déposer cette requête pour renforcer le recours formé contre l'ordonnance de refus d'ouverture d'une information judiciaire par le juge de la 2e chambre concernant la plainte de la famille Fekhar. Ce fait-là a eu un fait dévastateur sur moi.

Dans une vidéo que vous avez postée sur votre page Facebook, vous dénoncez également un acharnement contre vous et contre des militants de Ghardaïa. Qu'en est-il au juste '
Il y a de l'acharnement et de la vengeance de certains juges contre moi. Et cela, à chaque fois que je dénonce une atteinte au droit. Ici à Ghardaïa, ils se vengent depuis 2016. C'est depuis cette année-là que je subis cet acharnement. Un premier contrôle judiciaire qui a duré 8 mois. Ensuite, un autre qui m'a été imposé à un rythme infernal de trois fois par semaine. Depuis, je ne peux plus travailler. Il y a aussi l'abus d'autorité et les atteintes répétées aux droits.
Vous avez dit que vous n'allez arrêter cette grève de la faim que si cette situation est tirée au clair. Pouvez-vous être plus explicite '
Ce que nous subissons à Ghardaïa doit être tiré au clair. Tout cet acharnement, cet abus d'autorité, ces atteintes aux libertés et aux droits doivent s'arrêter. On a essayé tous les moyens légaux pour obtenir cela, mais en vain. Notre dernier recours était la demande de délocalisation des dossiers d'Aouf, de celui de Fekhar et du mien, mais elle a été rejetée par la Cour suprême.
Avez-vous reçu des messages de soutien, après l'annonce de votre décision de faire une grève de la faim '
Oui, je reçois énormément de messages de soutien. Mon avocat Me Zahi, le bâtonnier de Boumerdès, M. Ben Antar, par exemple. J'ai reçu plusieurs appels de mes confrères et de plusieurs autres personnes. J'ai reçu également des appels et des messages de l'étranger qui m'ont proposé des démarches à l'international en guise de soutien à mon action.

Propos recueillis par : Mohamed Mouloudj


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