L'échec de Nicholas Sarkozy est apprécié par une opinion algérienne fortement choquée par le discours anti-immigrés du président sortant. Mais qu'attendent les dirigeants politiques algériens de nouveau président français, François Hollande, qui prendra officiellement ses fonctions le 15 mai prochain ' Cela va de l'économie aux questions mémorielles en passant par une demande de respect de la souveraineté algérienne.
Le président Bouteflika : pour un « partenariat d'exception »
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rapidement réagi en félicitant François Hollande et en affichant une « disponibilité à 'uvrer en faveur d'une coopération algéro-française qui soit à la hauteur des potentialités des deux pays, et en adéquation avec la dimension humaine de nos relations». Le président algérien qui a souhaité bâtir un «partenariat d'exception» à la France a eu, ce mardi, à Sétif, un discours apaisant à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945. Le président qui, il y a quelques années, a parlé à l'occasion du 8 mai de « génocide » a été particulièrement ouvert en direction de la France en soulignant que l'Etat Algérien s'est « s'est attelé depuis 50 ans, avec un esprit magnanime et une vision prospective, à construire des relations d'amitié et de coopération fructueuse avec les différents pays du monde, à leur tête l'Etat français ». Bouteflika évoqué le besoin de faire de la méditerranée un « un espace de paix et de bien commun entre les peuples de la région, et de son aspiration à un ordre international plus équitable, plus solidaire et plus tolérant ». Sur les questions mémorielles qui divisent avec la France, il a appelé à une « lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels » pour aider les « deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où règnent confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique ».
Abdelaziz Belkhadem (FLN)
Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem a salué « François Hollande pour sa brillante élection ['] « Le FLN tient à rappeler que François Hollande, ami de longue date de l'Algérie, a été reçu par le parti en juillet 2006 et décembre 2010. Au cours de ces rencontres, François Hollande s'est engagé à développer les relations entre les deux pays dans le cadre économique, social, culturel, le déplacement des personnes et surtout la coopération scientifique et technique. Le FLN rappelle la nécessité de répondre à la demande réitérée de reconnaissance des crimes abominables de la colonisation par la France officielle. ».
Seddik Chiheb, Rassemblement National Démocratique (RND)
« Nous tenons à féliciter François Hollande pour cette victoire. Nous attendons de lui qu'il fasse en sorte que les relations entre les deux pays soient plus apaisées, moins conflictuelles après la désinvolture de Nicolas Sarkozy et que nous puissions repartir sur une base sereine ['] Nous comptons beaucoup sur le développement des intérêts communs et un rééquilibrage des rapports au Maghreb [ '] La France doit respecter la souveraineté algérienne, notamment dans sa mémoire profonde. Il y a des choses à réparer, des sentiments à restaurer et une confiance à regagner ».
Kamal Nida - Mouvement de la société pour la paix (MSP)
« Le MSP salue ce changement et espère qu'il aura un impact sur les relations bilatérales entre la France et l'Algérie, surtout sur les volets économique et historique. Au niveau économique, nous souhaitons un développement et un approfondissement des relations. Au niveau historique, nous attendons des excuses officielles sur la colonisation française et ses conséquences ainsi qu'une indemnisation liée aux expériences nucléaires réalisées par la France dans le sud algérien dans les années 60 ».
Ali Laskri Front des forces socialistes (FFS)
Dans son communiqué publié lundi 7 mai, Ali Laskri, premier secrétaire du parti, déclare que « c'est avec bonheur et fierté que nous avons vécu le succès éclatant de François Hollande. Une étape déterminante pour la refondation des relations entre la France et l'Algérie s'ouvre devant nous, c'est avec espoir que nous comptons l'aborder ensemble ['] ».
Taazibt Ramdane, Parti des travailleurs (PT)
Après avoir rappelé que le Parti des travailleurs n'avait pas l'habitude de commenter les décisions politiques des autres pays, Taazibt Ramdane, député et Vice-président de l'Assemblée nationale affirme : « Le peuple français a chassé Nicolas Sarkozy. Il existe de multiples préoccupations à l'intérieur du pays. Est-ce que le nouveau président va incarner le changement ou non, c'est ce qu'il reste à voir. Concernant les relations algéro-françaises qui sont nombreuses car elles concernent le plan économique, commercial mais aussi humain, puisque beaucoup d'Algériens résident en France, nous voulons qu'elles soient d'égal à égal. Les deux pays ont en effet des intérêts réciproques ».
Recueillis par Nejma Rondeleux
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Issue de l'immigration je m'indigne face au silence de nos dirigeants Algériens. Gageons que l'élection de Mr François Hollande saura conduire autrement la politique de l'immigration.
C'est 2 gouvernements que semble être la France et l'Algérie, composent librement le devenir de cette masse migrante.
Hors, au travers des situations économiques de plus en plus difficiles, le premier responsable nommé est l'IMMIGRE.
Mais je pose la question suivante, pourquoi le gouvernement Algérien ne m'est il pas en place une politique de retour, pour sa population migrante, qui de toute évidence est une manne importante pour l'Algérie. Forte de son expérience et de son savoir faire, elle est un moteur compétitif qui peut venir apporter son élan à la jeunesse Algérienne.
Les aides au retour, les aides à l'ouverture de compte, à l'ouverture de crédit - soit pour l'achat ou la constuction d'un bien immobilier - soit pour lancer une actvité professionnelle -
les aides pour découverte du pays pour notre jeunesse qui se trouve à l'étranger ?
L'investissement fait sur les étudiants Algériens qui depuis Boumédienne, n'a produit aucun retour sur investissement ?
Avec la mondialisation les choses vont vites et la venue des difficultés également, alors qu'il est bon que chaque état se charge de sa population qu'elle soit à l'intérieur du pays ou à l'extérieur du pays.
Que dire également d'un pays comme l'Algérie, qui depuis l'indépendance n'est pas parvenu à produire un tissu social ?
A donner à toutes classes et catégories professionnelles les droits auxquelles elle peut prétendre.
Les droits aux allocations famililiales, totalement insuffisants,
inexistance totale ou insuffisant de la caisse chomage, rmi /rsa
antenne locale avec soutien financier et professionnel pour les moins de 26 ans.
Infrastrures désordonnées et dangereuses. Formation au permis de conduire sur un délai très court et permettant une formation inadéquate qui engendre des accidents à la pelle et d'une violence caractérisée.
L'immigration s'est l'affaire de tous. AVANT DE CONSTRUIRE LES AUTRES PAYS, CHAQUE ETAT DOIT PERMETTRE A SES ENFANTS DE SE CHARGER DE SA CONSTRUCTION ET DE DEVENIR UNE PUISSANCE SOLIDE.
Ce pays est merveilleux et riche, doté de surcroit d'une jeunesse que tout a découragé. Chacun veut vivre et veut se réaliser. Donnons à nos enfants les moyens de construire ce pays et de se construire.
GRONIER LOUISA - TRAVAILLEUR INDEPENDANT - SALLAUMINES, Algérie
08/05/2012 - 31918
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Posté Le : 08/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nejma Rondeleux
Source : www.maghrebemergent.info