Algérie

Ce que la Constitution veut



Ce que la Constitution veut
L'Armée nationale populaire a pour mission permanente la sauvegarde de l'Indépendance nationale et la défense de la souveraineté nationaleL'Algérie se défend de recourir à la guerre pour porter atteinte à la souveraineté légitime et à la liberté d'autres peuples.L'annonce d'une adoption par consensus, par tous les pays membres de la Ligue arabe, de la proposition défendue depuis des mois par le chef de l'Etat égyptien, Abdelfetah Al Sissi, de création d'une force d'intervention commune aura surpris bon nombre d'observateurs. Plus, elle aura inquiété beaucoup d'Algériens habitués à entendre clamer haut et fort par la diplomatie algérienne l'immuable principe de la mission intra-territoriale dévolue à l'Armée nationale populaire. Que dit la Constitution à ce sujet' Dans ses articles 25 et 26, le texte fondamental stipule les engagements suivants:- «La consolidation et le développement du potentiel de défense de la Nation s'organisent autour de l'Armée nationale populaire. L'Armée nationale populaire a pour mission permanente la sauvegarde de l'Indépendance nationale et la défense de la souveraineté nationale. Elle est chargée d'assurer la défense de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays, ainsi que la protection de son espace terrestre, de son espace aérien et des différentes zones de son domaine maritime.» (article 25)- «L'Algérie se défend de recourir à la guerre pour porter atteinte à la souveraineté légitime et à la liberté d'autres peuples. Elle s'efforce de régler les différends internationaux par des moyens pacifiques.» (article 26) Faut-il croire que ces sacro-saints principes ont été «sacrifiés» lors de la réunion, cette semaine, au Caire de l'instance arabe et que l'Algérie ne pouvant assumer le statut de mouton noir a finalement concédé son adhésion au plan suggéré par Al Sissi et exigé par l'Arabie saoudite' En réalité, les choses se sont déroulées différemment et la délégation algérienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères, a posé des jalons qui ont abouti à des amendements du texte initial.«Les aménagements proposés par l'Algérie ont tous été acceptés, «rendant le texte plus réaliste, plus responsable et plus compatible avec les réalités du Monde arabe contemporain» a déclaré Ramtane Lamamra. Mais de quels amendements s'agit-il'Alger a proposé que la réflexion soit poursuivie en même temps que la décision de la force commune soit entérinée, de manière à rendre l'option plus réaliste et techniquement opérationnelle, donnant en cela l'exemple de la force d'intervention créée par l'Union africaine. Etant donné que l'idée de création de cette force arabe de réponse aux crises immédiates a germé bien avant l'aggravation de la crise au Yémen ou de la situation qui prévaut en Libye, et du fait même de la recherche d'un consensus entre tous les pays membres, l'option algérienne s'est, tout naturellement, imposée d'elle-même: «la même philosophie s'applique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une participation sur une base volontaire et non obligatoire et chacun des pays invités ou qui se prononcent en faveur de la formation de cette capacité, de cette force, déterminera lui-même les modalités et les conditions de sa contribution et de sa participation», a ainsi indiqué le ministre des Affaires étrangères.Quant à l'étude approfondie que la LA a préconisée, elle se fera par un «groupe de haut niveau» composé d'experts militaires et civils, sous la supervision des chefs d'états-majors des forces armées des pays arabes.Les conclusions seront ensuite examinées par le Conseil de défense arabe commune composé des ministres de la Défense et des ministres des Affaires étrangères. Les interprétations erronées qui ont suivi l'annonce de la proposition d'Al Sissi ont poussé les analystes comme les observateurs à conclure hâtivement que cette démarche est une réponse, recherchée par certains Etats, à des crises telles que celle qui prévaut au Yémen. En définitive, la maturation de cette idée n'est en rien tributaire de la conjoncture au Moyen-Orient et le principe édicté par la Constitution du pays n'a été, en aucun cas, sujet à délibération.Comme ce fut le cas pour l'intervention de la force africaine en Somalie, l'Algérie est disponible pour apporter une contribution matérielle comme celle qui a consisté, en la circonstance, dans le transport des troupes mobilisées par d'autres pays membres de la communauté africaine.




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